Eine Reise nach Namibien


Un voyage entre nature et architecture

Le récit et autres petites choses trouvées au fond des poches


Deux jours à attendre le départ. On a fait nos sacs depuis deux jours parce qu’on est occupé jusqu’au départ. Ça nous laisse le temps de réfléchir à tout ce qu’on a oublié…

Départ avec le Cisalpino pour Milan, et déjà 5 minutes de retard. On s’en fout, on est en vacances. Dès que le train arrive, on va direct dans la voiture restaurant, boire l’apéro histoire de fêter ça. Ensuite direction La Spezia et les "Cinque Terre" où nous avons loué un studio sympa dans un hameau abandonné, et reconvertit en logements hôteliers, à quelques kilomètres au-dessus de Riomaggiore. On espère qu’il y aura un bus qui va là en-haut. Mais on est des pros, et on trouve ce bus. Arrivée à 14h30, vue époustouflante, falaise abrupte, culture de vignes et d’olives. Et c’est le patron qui nous redescend au bled. De Riomaggiore, on prend le train pour Corniglia. Petit village sympa, ruelles étroites, bruit assourdissant des vagues qui se jettent contre les falaises. On fait les courses et on rentre, le dernier bus qui remonte dans notre hameau étant à 18h30 !

Aujourd’hui il paraît que les chemins de fer italiens sont en grève, on ne prend pas de risque, depuis le campi on marche sur la crête pendant quelques kilomètres sur un chemin facile avec une chouette vue sur la mer. On s’arrête à Volastra, il n’y a pas de pinte, puis à Groppo où il n’y a pas non plus de pinte, puis on arrive à Manarola. Joli village pittoresque (avec une pinte) bâti sur un rocher au bord de l’eau. Et c’est le début de la via dell’Amore, chemin construit contre la falaise sur l’eau qui nous ramène à Riomaggiore pour le dernier bus.

Le bus serait à 7h00 pour La Spézia, on attend avec une pointe d’inquiétude : en effet, on a jamais réussi à repartir du campi en bus ! Et pourtant, avec seulement quelques minutes de retard, le voilà qui arrive. La Spezia… le temps d’un café et d’un croissant à la marmelade et on saute dans le train pour Pise. Une grosse heure plus tard, on se débarrasse de nos bagages à la consigne et on part visiter la ville les épaules légères. Vieille ville entourée d’eau avec une jolie rue piétonne. On passe un pont, re-vieille ville encore plus vieille avec des tours de garde, des églises, des vieux bâtiments et, quasi vers la sortie, la cathédrale avec le campanile penché qui penche moins qu’avant, le baptistère et le cimetière. Et une mer de touristes qui ne cessent d’affluer. C’est quand même sympa. Le tout en pierres blanches. On va rechercher nos sacs et on se rend à Livourne en train. Ville fade. On marche jusqu’au débarcadère où on prend une glace et notre gros bateau.

MSC Croisière nous souhaite la bienvenue. Au programme, escales à Villefranche-sur-Mer, Valence, Casablanca, Agadir, Dakar, Walvis Bay et son terminus Le Cap. Le tout en 17 jours de croisière, et les escales ne font qu’une demi-journée en moyenne ! Ça va être long… Enfin, c’est une expérience à faire. Donc le soir on reçoit un programme journalier qui nous indique toutes les activités prévues sur le bateau durant la journée à venir, les heures de repas, les heures de l’escale, et d’autres informations générales ou spécifiques.

Nous sommes sur le MSC Sinfonia. Le bateau est long de 251,25 mètres et large de 28,80 mètres avec 11 ponts pour un tonnage de 58,625 tonnes. La vitesse de croisière est d’environ 35 km/h. Il y a 777 cabines, dont une centaine de suites avec balcon, qui peuvent accueillir un maximum de 2'087 passagers. Notre cabine comprend une petite salle de bains avec douche, toilette et lavabo, ainsi qu’une chambre avec un lit double, un frigo caché dans une armoire surmontée d’une télé qui ne capte rien mise-à-part la webcam du poste de pilotage braquée sur l’avant avec une musique de Bob Marley en boucle, un petit bureau avec une chaise, et des grandes armoires. Et on a un hublot teinté de sel de mer séché.

Villefranche-sur-Mer, escale prévue de 7h00 à 13h00. C’est dimanche et il fait froid. Mais il y a la finale de la coupe du monde de rugby et ça met un peu d’ambiance dans cette grisaille. Des Allemands nous proposent de partager un taxi pour nous rendre à Monaco, mais on préfère visiter le bourg. Tout d’abord la chapelle Saint-Pierre des pêcheurs qui a été peinte par Jean Cocteau dans les années 56-57. On trouve la rue obscure, longue sous les immeubles, l’ancien fort qui est maintenant l’Hôtel de Ville. Puis on descend dans l’ancien port trop petit pour les yachts de luxe. Après un rosé (ils ne servent pas de Ricard) c’est l’heure de remonter à bord à l’aide de petites chaloupes car notre gros paquebot et au milieu de la baie. Le soir on se situe à 41°31’50’’N et 3°58’15’’E.

Escale prévue à Valence à 13h00, ça nous laisse le temps de nous reposer sur les transats à côté de la piscine sur le dernier pont. Le centre-ville est assez loin du port. Et en plus il commence à pleuviner. Heureusement, on tombe sur le marché couvert juste avant qu’il ne ferme. Structure superbe. Puis différentes églises en grosses pierres, toutes fermées… Dommage. On arrive à rentrer dans la cathédrale qui détiendrait le Saint-Graal et on monte les au moins deux cents marches du campanile octogonal. La ville est étrange : pas vraiment chaleureuse, il y a des chantiers un peu partout, des immeubles coincés entre deux autres immeubles qui manquent, et des tas d’édifices somptueux disséminés un peu partout, référence à une grandeur passée pas toujours bien conservée. N’ayant pas vu le temps passer, on est un peu à la bourre. On s’arrête chez Corto Inglese chercher des habits de gala pour le bateau. Même pas le temps de boire un verre, on saute dans le métro… le temps à filer, on pense ne pas y arriver… on prend un taxi pour le port… on saute dans le bateau à 19h28, on est les derniers, ils enlèvent la passerelle dernière nous ! 15 minutes plus tard on quitte le port, un blanc à la main… On se situe à 38°39’1’’N - 0°20’8’’E.

Toute une journée en mer et voilà qu’on change d’heure, c’est l’hiver… Et on a mal réglés nos montres, donc on se lève à 7h00 pensant se lever à 9h00 et, peinant à comprendre pourquoi les tables du déjeuner sont vides, on commence à réfléchir… Donc dès 8h30, on se couche sur les transat’ au bord de la piscine, côté non-fumeur cette fois (qui est heureusement aussi le côté ensoleillé). À 17h00 on passe le détroit de Gibraltar, on entre dans l’Atlantique. Et on doit encore retarder nos montres en nous couchant. Nous sommes à 35°12’55’’N - 6°43’40’’O.

Débarquement à 9h00 à Casablanca. Pas de douane mais une ribambelle de taxis. Le bateau est amarré sur le môle le plus loin de la sortie… C’est malin ! On marche. Juste avant la sortie du port, on va au port des pêcheurs où les bateaux viennent d’arriver : il y a des caisses et des caisses pleines de sardines et de glaçons. Et quelques autres poissons. Et tous les abats par terre dans du jus de poissons. Les gens sont très sympas. Ensuite on marche jusqu’à la mosquée Hassan II, énorme construction joliment décorée mais sans vie. De là on marche vers la vieille médina. Juste le temps de boire un thé sucré à la menthe et on est happé dans les ruelles remplies de marchands et d’artisans en tous genres. Il y a également pas mal de jolies vieilles maisons coloniales mal entretenues. Au marché on profite pour manger une tajine et des sardines grillées. On longe les voies du tram en construction. Un thé à la menthe plus loin, le soleil se couche. On est crevé ! Le bateau part à 20h00. On soupe, on se couche à 33°38’32’’N - 8°14’3’’O.

À 10h00, une démonstration de cocktail nous est proposée. À 13h00 on débarque à Agadir. Enfin, sur la place la plus éloignée du port des touristes qui est le port le plus éloigné de la ville qui n’est qu’une côte balnéaire sans centre… Une centaine de taxis attendent sur le quai. On marche. Le port de pêche est le plus grand pour la pêche de la sardine. Comme à Casa, Les pêcheurs sont sympas. En ville, on visite le marché central qui n’accueille que de l’artisanat pour touristes. Nous sommes sollicités de toutes parts, on s’enfuit en face dans une sorte de jardin aux oiseaux. Puis on descend vers la plage, qu’on longe jusqu’au bout. Le temps a filé, on marche à bonne allure jusqu’au bateau à l’autre bout du port. On arrive avec deux minutes d’avance, ouf. Puis tous les cars des tours organisés arrivent, en retard. Nous sommes tout transpirants. Une douche, une bière en écoutant un « chanteur ». Que du bonheur… Après le souper, on se rend au théâtre. On est à 29°51’1’’N - 10°45’22’’O.

Deux jours de navigation avant Dakar. D’abord 25°51’11’N - 14°6’14’’O, puis 17°9’41’’N - 17°48’49’’O. Il y a eu l’élection de Miss Sinfonia. Nous on a fait une dégustation de vins. Les serveurs étant pour la plupart indonésiens, ils ne savent pas vraiment le servir, mais il n’y a en tous cas jamais de faux-col… On ne prend d’ailleurs qu’une seule dégustation pour les deux. On peut emprunter des linges de bains orange et se poser sur les chaises-longues qui sont, maintenant qu’il commence à faire beau et chaud, prises d’assaut. De plus, on a découvert au pont 7 côté proue une bibliothèque avec une vingtaine de livres en français. Donc sur le transat’ faut pas croire qu’on fait que dormir, on lit un peu aussi ! En voulant aller dîner, on découvre un buffet spécial Oktoberfest : choucroute, salade de patates, saucisses, bretzels, et bières ! Avec en plus de la musique sympathique dont les Allemands alentours chantonnent même le refrain. À 16h00, il y a le Teatime. Le bateau a dû passer le tropique du Cancer. Il fait 27°C et il y a 73% d’humidité. Malgré la moiteur, on regarde le soleil se coucher dans les brumes de l’Atlantique. Il est 18h30 !

Le soleil se lève à 6h00. L’île de Gorée nous guigne à travers le hublot. On se lève vite, déjeuner et descendre de ce bateau. Profitez un peu. À terre, Dakar a, à la fois changé et est restée la même. La gare a une sale allure. Tout est démonté, plus de guichets, plus de plafond. Des poubelles partout. Ça pue l’urine. Une désolation. Les rues sont pleins de bordels, les vendeurs sont là, la pollution aussi – on peut à peine respirer. La chaleur devient étouffante. Il y a des beaux immeubles et, en bas de ceux-ci, derrière un mur cachant la rue, un bidonville. Des gamins qui jouent avec une chèvre qui broute de l’herbe dans un vieux pneu. On marche jusqu’à la place de l’Indépendance, c’est le centre, mais de quoi ? Au sud, on s’arrête pour boire deux jus de bissap et pour se reposer des sollicitations des vendeurs sénégalais. On a voulu acheter de la bière sénégalaise "La Gazelle", mais aucune épicerie ne vend d’alcool. On trouve finalement une échoppe spécialisée. De retour sur le bateau, portique et rayon X pour les bagages et ils nous confisquent les bières… On nous les rendra lors du débarquement ! Le soir : 12°26’43’’N - 17°47’22’’O.

Et nous voilà parti pour 6 jours de navigation avant Walvis Bay en Namibie. Rien de particulier si ce n’est Halloween, fêté à 6°11’52’’N - 13°50’59’’O. Nous sommes interrompus dans nos lectures lorsqu’un gaillard s’excite en désignant la mer : un troupeau de dauphins d’une cinquantaine de têtes s’enfuient à côté du bateau. Impressionnant. Tout le monde a le nez collé contre la vitre. Après le souper on va se promener sur le pont. Il fait 19°C et le vent souffle. On est à 0°40’6’’N - 8°12’48’’O et cette nuit on passe l’équateur. Le matin il n’y a pas de changement : l’eau s’écoule dans le même sens. On va chercher notre certificat de l’équateur ! 4°28’44’’S - 3°12’50’’O, puis 11°48’43’’S - 4°5’35’’E et 15°5’32’’S - 7°16’9’’E. Au souper nous sommes à une table à quatre, avec un sympathique couple de La Chaux-de-Fonds. On s’assied. Un gars nous met les serviettes sur les genoux. Yostaki, notre maître de table, nous apporte la carte qui est une photocopie pour les francophones. Il y a la suggestion sur le thème du soir et toute une page sur les mets proposés. Il y a aussi une carte des vins. À 23h30, le buffet magnifique est ouvert. C’est vraisemblablement la tradition : la cuisine s’en donne à cœur joie et crée des pièces montées hallucinantes ainsi que d’autres œuvres d’art culinaires. L’estomac plein, on se couche sans y toucher ! Nous sommes à 20°37’57’’S - 12°29’55’’E.

On doit être à 8h30 à la réception. Non seulement on dort peu avec toutes ces siestes et on commence à avoir les intestins qui se détraquent, mais en plus la réceptionniste ne sait pas pourquoi on doit se présenter à son guichet. Vers les dix heures on se rend compte que la douane est à bord, mais bon sur les 1'300 passagers, mille débarquent dont six définitivement. On doit nous amener nos sacs, et nous rendre la paire de ciseaux et les deux gazelles de Dakar. Ce qui est fait. C’est la course et faut pas perdre les quatre Namibiens qui vont s’occuper de négocier un taxi pour Swakopmund. Et ils téléphonent à un chouette hôtel et nous le réservent. C’est cool. On aperçoit entre les dunes de sables qui sont accolés à l’océan, quatre pélicans qui volent. Normal ici.

Swakopmund est une ville aux rues larges avec quelques belles œuvres architecturales. Un front de mer avec des grosses vagues. Aujourd’hui on s’organise : il n’y a qu’un office dans la ville qui fasse du change, de la gare de Swakop, aucuns trains ne circulent vers Tsumeb, mais on trouve une compagnie de bus qui fait ce trajet et on achète les billets avec un retour sur Windhoek. On en profite pour acheter également les billets de train Windhoek-Keetmanshoop, et on passe chez Crossroad pour prendre notre véhicule 4x4 avec tente sur le toit réservé depuis chez nous. Et on roule à gauche ! On a le temps de s’arrêter manger un truc à la Woermann’s Haus et de visiter la tour Damara attenante qui servait de point de repère pour guider les bateaux. On visite aussi le musée de Swakop qui présente sympathiquement l’histoire du bled et qui recrée des ambiances de vieux bâtiments. On finit par faire les courses de ces 5 prochains jours de voyage motorisé. Le soir, en se promenant vers le môle, on aperçoit des dauphins. Vraiment cool. Et on soupe dans une Brauhaus typiquement allemande.

On ne peut pas partir trop tôt, le déjeuner étant servi dès 8h00. Et on s’est rendu compte qu’hier on avait oublié de faire le plein, et que peut-être il nous manque de l’eau (on a en pris 10 litres), et peut-être aussi de l’argent liquide… Mais le bureau de change est fermé, alors on fait le plein et nous voilà sur les routes namibiennes du côté gauche. Premier arrêt à 10h00 dans la lagune de Walvis Bay. Il y a des flamands roses et pleins de pélicans, plus quelques autres oiseaux très joli mais qu’on ne connait pas. On repart sur la C14 bien goudronnée jusqu’à une antique ligne de train, puis sur piste de gravier plus ou moins régulière. Direction le Kuiseb Pass, sorte de gorge où coule une rivière lorsqu’il pleut, puis direction sud vers le Gaub Canyon. Route longiligne en schuss de fin de piste de ski. On arrive à Solitaire : une station essence, un camping et la boulangerie de Hans. Après un plein et une tarte aux pommes avec streussel on repart pour arriver à Sesriem à 16h30. On visite le Canyon profond d’environ trente mètres, puis on roule vers une dune orangée, la première qu’on voit vraiment. Beau. Arrivée au camping. On essaie de monter la tente (sur le toit du 4x4) et de faire à manger. Il fait nuit. On a parcouru 383 km de piste tape-culs.

Réveil à 4h30. Et oui, on va voir le lever du soleil sur le Sossusvlei. C’est une étendue d’herbe bordée de dunes rouges sise à 60 km du camping. On s’arrête à la dune 38,7. C’est magnifique. Le sable s’éclaircit. En plus on est entouré de gazelles. On marche dans le sable jusqu’au Deadvlei, à environ deux kilomètres du parking des 4x4 au fond du Sossusvlei. Etendue blanche avec des arbres noirs morts dedans entouré de dunes orange. Surréaliste. En partant on croise encore un oryx. Arrêt à Solitaire. Carcasse de vieilles voitures mise en scène. Désolation du lieu. On repasse les gorges puis bifurcation et direction plein nord. On croise beaucoup de gazelles, d’autruches. Et maintenant des oryx. Plus tard un phacochère, un dik-dik et même une tortue. Les routes sont en moyenne bien indiquées. C’est long et pas très varié. Steppe désertique avec herbes rases, peu d’arbres, bien que plus on va au nord, plus il y en a. On passe des drôles de montagnes, en forme de crottes d’éléphants gigantesques. Et il y a des petits tas partout à côté. Vers 16h30 on s’enfile dans un chemin à côté de la route, ouvrons la tente sur le toit, sortons la table et les chaises, et une bière de la glacière sans glace… Et on s’installe. Pffff ! 445 km de piste. Une charrette tirée par un âne avec une famille dessus passe. La voiture est bien équipée, en plus de la table et des chaises où l’on peut se vautrer : deux glacières, un brûleur à gaz, une grille pour le grill (les grillades sont un sport national ici), une pelle, et puis il y a la caisse noir : casserole, bouilloire, poêle, vaisselle pour deux, planche couteau, touilleuse, matériel de nettoyage, linge, nappe pour la table, brosse et ramassoire, papier toilette, et j’en passe. Il ne manque rien (sauf peut-être un économe…)

Finalement on n’a pas si mal dormi… Faut d’abord apprivoiser les bruits de la nuit ; les grillons qui font du potin, les mouches, les oiseaux, le bruissement des herbes sèches (un animal ? un gros ?), le vent qui fait claquer la tente, etc. Mais après ça va. Et on est presque déçu, lorsqu’on se réveille, de ne pas voir brouter une antilope ! À 7h30 on est debout. On plie la tente en 20 minutes, on déjeune. On continue vers le nord, direction Karibib, puis vers l’ouest jusqu’à Usakos. Ville de Far West comme on l’imagine. On reprend au nord jusqu’à l’Ameib Ranch, ancienne mission rhénane de 1867 qui vend l’entrée pour les Cave Philipp dans les montagnes Erongo. Il est 11 heures, on marche 30 minutes sous un soleil de plomb à travers ces crottes de mammouths ! Les grottes comprennent de jolies peintures rupestres bien conservées et un jolie vue à travers ces montagnes particulières. On dort dans le camping très agréable d’Omaruru après 254 km de route goudronnée et de piste.

Il pleut trois gouttes ce matin. Après les rangements matinaux, en s’en va en ville pour faire deux-trois courses et faire du change : le pays "avale" notre argent… Quelques vieux beaux bâtiments dont un restaurant qui sert de la cuisine certifiée allemande ! Ensuite on se rend dans un des rares vignobles du pays : 3,3 hectares de vignes. Ensuite, cap sur Uis, bonne route, beaucoup de touristes à la station essence, trois femmes herero et des vendeurs de pierres précieuses de Gems. On roule vers le Brandberg : massif montagneux posé dans une plaine. Guide obligatoire pour aller marcher, il s’assure qu’on a assez d’eau, 39°C il paraît et c’est midi ! 45 minutes l’aller pour voir la White Lady qui en fait serait un homme San. Ces peintures rupestres datent entre -5'000 et -2'000 ans. C’est assez vieux quand même ! Ensuite on contourne le Brandberg et on trouve un chouette coin pour dîner, à l’abri d’un arbre qui pique, vers une crotte-pierre de mammouth. Un troupeau d’autruches traverse la route. Fou. Le paysage change, moins d’arbres, moins d’herbes. Derrière la chaîne des Gobobosebberge on atteint la vallée de l’Ugab. Désert de caillasses, paysage lunaire incroyable. Après 45 minutes (4 km) de route en forme de torrent asséché, on trouve un camping derrière le bout-du-monde. Vraiment sympa, à côté du lit de la rivière Ugab, sablonneuse et verte, entourée de cailloux dans une vallée encastrée de montagnes aux rochers cubiques. Et il faut se gaffer, des fois des éléphants viennent le soir. 308 kils aujourd’hui.

Nuage de brume, on arrive vers l’océan. Champs de lichen. On s’arrête à Cape Cross où les portugais ont planté une croix en 1492, attiré par une colonie de phoques. Les phoques sont toujours là, la croix a été changée. Ça sent le poisson… Il y en a des dizaines de milliers, et ça braille ! Il y a également plein de petits. On boit le café à Henties Bay, on s’arrête aux parcs salins de Swakopmund, on regarde la vieille machine à vapeur arrivée en 1892 avec les Allemands, et on rend la voiture après 258 kil. Au total, ça nous aura fait 1'650 kilomètres en 5 jours. Epuisant, mais grandiose.

Le bus part à 11 heures pile, à moitié plein, uniquement des Blancs. Direction Tsumeb, 520 kilomètres estimé à 6 heures de route. On change de bus à Kiribib et à Otjiwarongo, c’est pas très pratique mais ça fait passer le temps. Le paysage change : des plaines arides et désertiques de Swakop, on passe à de l’herbe rase jaune et verte, et à des arbres. Arrivée à la station-essence de Tsumeb, le terminus. On s’installe à l’auberge, puis apéro, grillades et dodo.

Le lendemain, le temps de faire les courses et de récupérer une petite voiture rouge et il est déjà 11 heures. En une heure on a atteint la porte d’entrée ouest du parc d’Etosha : d’une superficie de 100'000 km2 dont un tiers est occupée par un lac asséché, le pan, et un autre tiers est réservé aux tour-opérateurs. Il nous reste donc un dernier tiers pour aller à l’observation des animaux. Ça ira, je crois. On voit d’entrée des zèbres, des springboks, des dik-dik et d’autres formes indéfinissables. Il y a le vert des arbres, des hautes herbes et à pas mal d’endroit du noir cendre causé par des feux de brousse important. On dort à Halali, l’un des trois sites autorisés dans le parc. Il y a un point d’eau éclairé, et la nuit on va voir si on a de la chance d’apercevoir une petite bête. Quelle n’est pas notre surprise quand on voit deux rhinocéros se désaltérer, puis un grand mâle éléphant arriver, puis un autre qui va chasser les rhino, puis finalement le reste de la bande, soit treize éléphants !! Hallucinant !!

Le jour on fait des tours et des détours. On s’arrête surtout aux points d’eau qui sont parfois asséchés. Et on patiente. Souvent récompensé, parfois déçu, on croise quand même quelques bêtes. Une girafe qui boit, un troupeau de zèbre, un vieil éléphant solitaire, des flamands roses qui s’envolent, des gazelles qui courent, des pintades … C’est quand même bien sympa.

En rentrant du parc, on fait une halte au lac Guinas, à 25 kils de la route principale. Sorte de grand trou mal indiqué avec de l’eau au fond. Ainsi que des tuyaux de pompage. Puis arrêt chez son voisin, le lac Otjikoto, avec entrée payante et jardin entretenu. Même structure géologique. Il semblerait que ce soit les deux seuls plans d’eau naturels permanents du pays. On visite le musée de la ville de Tsumeb. Il devait y avoir pas mal de mines avant, et il y a pas mal de cailloux multicolores présentés. Ainsi que divers autres trucs. On se croirait dans une brocante. Ensuite on visite une sorte d’écomusée avec des habitats traditionnels des différentes ethnies du pays. Bon, les huttes de boue séchée se détériorent avec les pluies et le vent, et rien n’est vraiment entretenu. À l’africaine, quoi : un peu décati, mais sympa.

On roule jusqu’à Grootfontein, où la source est tarie depuis longtemps. Dommage. La ville a les seuls champs cultivés aperçu jusqu’à présent. À une vingtaine de kilomètres de là, la plus grande météorite jamais trouvée sur terre est présentée. On rend la voiture après plus de 600 kils sur trois jours, et après avoir acheté de l’apéro et de quoi faire un braai, une grillade, donc.

Réveil en même temps que le soleil. Faire les sacs, ne rien oublier, poser les clés, et on rejoint la station-essence. Le bus démarre à 7 heures pour 5 heures de route direction Windhoek. La capitale n’a en réalité qu’une route vraiment intéressante, ainsi qu’une petite zone piétonne à l’allure assez étrange. Les météorites de Gibbeon y sont exposées. On passe à la gare changer nos réservations pour dimanche, et on visite le musée du chemin de fer à l’étage. L’ancienne brasserie, plus loin, est reconvertie en un ensemble d’ateliers d’artisanat avec des vendeurs qui ne te sautent pas dessus et des prix abordables, sympa. On visite le musée national, sis dans un vieux fort allemand : ode au parti qui gagna les premières élections lors de l’indépendance, quelques vieilles photos, et une partie sur les peintures rupestres et les gravures que la Namibie possède.

Un pote nous conduit jusqu’au parc national de Daan Viljoen : quelques animaux mais pas de prédateurs semble-t-il, on peut donc sortir de la voiture et marcher dans le bush et c’est ce qu’on fait dès qu’on aperçoit des girafes. On s’arrête aussi dans un Game Reserve qui a la particularité de posséder trois guépards qu’on peut caresser. Et ils ronronnent comme des gros chats !

À 19h00 on est à la gare. Le train, une voiture-couchettes et une voiture de places assises, se croche sur un train marchandise de six wagons. Arrivée à 7 heures à Keetmanshoop où on espère trouver un minibus-taxibrousse pour Lüderitz qui n’est pas desservi par les transports publics : à la station essence vers les 8-9 heures qu’on nous dit ! Et c’est vrai ! Départ à 9h15 pour 350 kilomètres vers l’Atlantique. Arrivée dans une tempête de sable à 13h00. On a pris du sable plein les oreilles avant d’avoir pu trouver un hôtel !

Lüderitz est une ville relativement vieille avec beaucoup de bâtiments style allemand du début du XXe siècle, située à la frontière nord de la Sperrgebiet, zone interdite de prospection de diamants allant jusqu’au sud du pays. Ici, tout le monde parle allemand. On se rend à Kolmannskuppe, ancienne ville de la ruée diamantifère aujourd’hui inhabitée. Les dunes ont envahi le bled. Deux-trois choses sont pourtant bien conservée. Puis on va au cap Diaz et au sud de la presqu’île de l’autre côté de la baie de Lüderitz. Paysage lunaire, vent terrible, vagues soufflées.

On repart pour Keetmanshoop. Le bus pour l’Afrique du sud passe à la station-essence Engen à 23h30. Ça nous laisse le temps d’aller dans une ferme pas trop loin nourrir des guépards, de visiter une forêt d’arbres à carquois vieille de quelques centaines d’années et très typique d’ici, et de marcher dans un champ de cailloux cubiques entassés naturellement les uns sur les autres. C’est mine de rien assez impressionnant.

Autant dire qu’on n’a rien dormi. D’abord le bus a deux heures de retard, ensuite toutes les places sont prises. Il faut insister pour que les personnes installées n’utilisent qu’un siège… Donc peu de place, mal à la nuque, et froid. On arrive à la frontière vers les 6h00. Le soleil se lève. Arrivée à Upington à 7h30, et la correspondance pour Kimberley a attendu, va bien vu qu’on a 1h30 de retard !

À Kimberley on se repère, on retrouve des souvenirs. Le tram qui va au Big Hole a à nouveau une ligne de contact mais ne circule vraisemblablement toujours pas. On ne peut malheureusement pas visiter des mines comme c’était indiqué dans le prospectus, nous n’avons pas les laisser-passer nécessaire. On finit par visiter le McGregor museum tenu par un gaillard jovial qui nous explique chaque vitrine. Puis on se rend vers un lac à environ une dizaine de kilomètres de la ville voir des flamands roses qui y ont élu domicile. Il y en a bien une centaine, c’est cool. Retour en ville, on s’arrête boire une bière et prendre nos affaires : le train est à 21h20 à l’horaire. Il arrive à 23 heures. Un gars sur le quai nous attribue un compartiment.

Notre locomotive doit avoir des problèmes : on a quatre heures de retard. À 7 heures, une miss tambourine contre la porte : c’est l’heure du café ! Paysage montagneux, herbes rases, petits bosquets d’arbres, champs de cailloux. Puis champs cultivés et vignes. Joli. Puis township en tôles et bois, ou en dur très coloré. On descend du train à Huguenot histoire de prendre le métro jusqu’à Stellenbosch. On est les seuls Blancs. On est samedi, personne ne vend de billet. Le métro est plein. Des gens chantent, d’autres ont leur natel avec du reggae à plein tube.

Stellenbosch est un village de Blancs au milieu d’un arrière-pays habité de Noirs. Vieilles baraques des années 1750-1800 presque toutes classées, de style hollandais. Joli. Petit centre et rues paisibles. Le musée de la ville présente quatre vieilles demeures avec vieux mobiliers. On loue deux vélos et on roule sur la Wine Routes en essayant de ne pas se faire écraser ! On déguste des vins excellents au Neethlingshof ainsi que chez Asara. Paysage grandiose : montagnes, vignes, lac et cygnes noirs. Une carte postale. On chope le métro pour Vlottenburg, une station plus loin. On marche jusqu’à Lovane, vignoble de moins de 10 ans très sympathique avec des produits intéressants. Visite de la distillerie Van Ryn qui fait du Brandy d’une qualité exceptionnelle. À côté de la gare de Stellenbosch se trouve la cave Bergkelder où on visite un petit musée sur le vin et la vigne de la région. Les produits sont toujours bons, très fruités, parfois secs comme chez nous. Le pinotage est un cépage avec des droits réservés à l’Afrique du Sud. On visite aussi le magasin de la fromagerie Simonsberg. Dommage qu’on ne peut pas visiter l’usine.

On profite pour aller au Cap à une heure et demie de métro. But : aller à Klein Constantia. On s’installe dans un minibus à la station de métro de Wynberg qui démarre dès qu’il est plein. On guette les panneaux routiers. On ne sait pas trop ni où on est, ni où c’est. On descend à un carrefour : c’est à 3 km. On marche. Le domaine est joli, et on repart enfin avec le fameux vin de Napoléon. Cher. Sur la route, on a croisé d’autres vignobles où l’on s’arrête : Buitenverwachting. Puis on trouve rapidement un minibus au carrefour qui nous ramène au métro.

On prend le train pour Johannesburg au départ de Wellington à 11h30. Et il a fallu mettre toutes nos bouteilles dans le sac… C’est vraiment pas facile. On a failli louper le métro, mais c’est bon. Tout est sous contrôle. On attend. 1 heure, 2 heures, quelqu’un annonce 3 heures de retard. On voit passer au total 5 métros (à une cadence de 1 toutes les heures environ). Le train arrive à 16h30. À Worchester, à 18h00, la dame nous annonce un problème sur le tunnel à venir jusqu’à 21h00 ! Finalement on repart à 23h30 avec 10 heures de retard… On se fait réveiller à 7h00 pile par un cinglant «Morning Coffee». Le train a à peu près 12 heures de retard. Vers 9h00, la cheffe de train nous avertit qu’à De Aar il y a des bus plus rapide et on ne peut pas rester dans le train ! Après une petite négociation on peut quand même rester, mais elle ne sait pas quand on va arriver à destination et ne veut pas de plainte de notre côté. Ça marche pour nous, le train c’est mieux, même en retard. Et si on peut redormir une nuit ici, ça nous évite l’arrivée de nuit à Jo’burg. Arrivée à Kimberley où elle nous conseille vraiment de prendre le bus (qui devrait arriver en soirée alors que le train arriverait en pleine nuit), d’ailleurs tout le staff prend le bus. On prend alors le bus… qui n’arrive plus à démarrer !! On part finalement à 16h00 sous un gros orage et le chauffeur qui ne voit rien roule à toute vitesse. Et y’a pas de place pour les pieds. Arrivée à Jo’burg à minuit. Un gars du train nous accompagne jusqu’à l’hôtel, 200 mètres derrière la gare. Ici c’est assez glauque et mieux vaut être accompagné…

Il paraît que Jo’burg est une des villes les plus dangereuses au monde et que le centre-ville est la partie la plus dangereuse de la ville. C’est là où on est. On sort faire quand même un tour : pas de sac et rien dans les poches. Mais c’est assez tranquille au final. On marche jusqu’à Newtown, ancien quartier de fabriques. On visite l’ancienne brasserie qui est maintenant un musée bien foutu sur la bière. La ville n’est pas différente d’une autre ville africaine : pollution, klaxons des minibus pris dans les embouteillages, beaucoup de piétons, mendiants, vendeurs de rue, pieds de vache qui trainent sur le trottoir devant une boucherie, barbiers-coiffeurs, … Avant chaque passage pour piétons, des poteaux blancs surmontés de bustes en bois sculptés. Sympa. On va chercher le Gautrain qui nous mène à l’aéroport.

Vol de retour sans histoire, beaucoup trop long, comme tous les vols, surtout quand le voyage tire à sa fin.