Entre Chine et Indochine

Des colonies à la haute finance

Le récit et autres petites choses au fond des poches


Pourquoi s’arrêter à Saïgon alors qu’on peut descendre jusqu’en bas de la péninsule malaise, jusqu’à Singapour… Sauf que les vacances ne sont pas extensibles…

On part. Ça faisait longtemps. Visite des différentes ambassades de la région sud-est asiatique. Mise à jour des vaccins. Mais où se trouve la liste de ce qu’on oublie régulièrement ?

Premier but ; aller le plus rapidement possible à Shanghaï, début du voyage. On prévoit de s’accorder juste quelques jours de halte lorsqu’on change de train pour avoir le temps d’acheter les billets, sinon on ne veut pas traîner.

Enfin, on prend le train qui relie Bâle à Moscou. Arrivé, il fait déjà 40°. Nos amis, inquiets, nous demandent comment on se sent dans cette fumée. C’est comme ça qu’on apprend qu’il y a des feux de forêt gigantesques autour de la capitale. Visite de Souzdal. Ancien fief du clergé, le village est bourré de cathédrales, de couvents, de chapelles, de tous autres lieux de cultes.

Départ de Moscou pour Astana. On arrive avec un peu de retard, mais ça va encore. Le train hebdomadaire qui part dans deux jours pour Ürümqi est complet. Zut. On trouve un bus pour Almaty. On verra si là-bas on peut choper des places dans l’unique autre train pour la Chine. On profite pour visiter un peu la capitale. Bon, il n’y a rien mis à part des grandes allées de style communiste. On découvre tout de même, à quelques coins de rue, des grosses citernes jaunes qui servent une espèce de jus malté, plus ou moins fermenté, et qui s’appelle “KBAC”. Puis départ, 18 heures de bus en place assise, c’est long. Surtout qu’il fait 38°. À Almaty, il n’y a pas de train pour la Chine. Mais on trouve pour le lendemain un bus pour Ürümqi. On se balade dans cette ville déjà visitée. Tout a changé, ils ont refait la route et les trottoirs. Mais le tram est toujours aussi pourri, on dirait qu’il roule sur du gravier qui bouge…

Le lendemain, départ à 7 heures. Il y a 6 bus couchette pleins pour la Chine, c’est impressionnant qu’il n’y ait pas plus de train. Et rebelote pour 24 heures. Il faut enlever ses chaussures dès qu’on monte dans le car, parce qu’il y a un tapis. Les couchettes sont superposées longitudinalement de part et d’autre d’un large couloir. C’est inconfortable : la longueur des couchettes est prévues pour des Chinois on ne peut donc pas tendre les jambes et les draps n’ont jamais dû être lavés. La route est en travaux, on emprunte un chemin sur le bas-côté. On monte un col. La rivière a été en crue il n’y a pas si longtemps car on voit encore les dégâts occasionnés. Et on monte. La seule fois du voyage où le thermomètre a chuté sous la barre des 30°. La nuit tombe, on essaie de dormir.

Arrivée à Ürümqi sous une pluie battante. On ne sait pas où on se situe dans la ville. On décide d’attendre que la pluie s’arrête avant de s’orienter. Au bout d’une heure, il pleut toujours des cordes. Rien ne va plus. On commence à s’exciter, et un gars de la réception d’un hôtel, qui ne parle pas très bien anglais et qui n’arrive pas à lire le plan que je lui mets sous son nez, téléphone à un pote et me le passe. Il me dit qu’il arrive pour nous aider. On est un peu sceptique, mais on verra bien, ça ne peut pas être pire. Ce gars nous mène à la gare et nous aide pour avoir un billet de train pour Shanghaï. De ce qu’on voit, tous les trains sont complets pour les trois prochaines semaines… Nous qui voulions des couchettes, on revoit nos exigences à la baisse. Notre nouveau copain nous trouve les dernières places assises dans un train qui part le lendemain. Et il nous donne encore un coup de main pour trouver un hôtel pas cher. Il nous emmène dans son quartier (c’est un Ouïghour), mais la plupart des hôtels refuse les étrangers. Lui-même n’en croit pas ses oreilles. Il ne reste qu’un hôtel, c’est une sorte de palace. Et là on se dit, ah voilà où était l’arnaque ! Et ben pas du tout, il négocie le prix de la chambre, et on a un discount de 75% ! C’est incroyable. Et il nous quitte sur une poignée de main, c’est tout.

Visite de Ürümqi comme on ne l’avait pas découverte. Ses petites ruelles où chaque échoppe vend ces assiettes de nouilles avec du concombre et du fort dessus. C’est bon. Et échoppes d’habits, de babioles, de fruits et légumes, … Les rues sont animées. Le soir, sur la place vers la mosquée, les roulottes ambulantes envahissent l’espace et vendent de quoi souper ; soupe de nouilles, brochettes, et autres.

Départ du train à l’heure. Il y a 109 places assises (on a les sièges 108 et 109) dans notre voiture, et environ deux cent personnes entassées dedans. Et chaque voiture c’est pareil. Et ce pour 48 heures de voyage. C’est de la folie. Les gens dorment debout, sur les dossiers des sièges, sous les sièges, partout où il y a un micro poil de place… Et il est très difficile d’aller aux toilettes, car l’espace est plein de gens. Et inutile de penser aller au restaurant, on ne peut pas traverser les voitures sans marcher sur des dizaines de pieds chinois. Et personne ne se plaint, c’est normal. On se demande si c’est tout le temps comme ça ou si c’est exceptionnel pour l’Expo.

Arrivée à Shanghaï, on n’en peut plus. Et le pire, c’est que les hôtels sont tous pleins. Il fait 40° et ça fait trois heures qu’on tourne en ville à la recherche d’un hôtel qui non seulement accepte les étrangers, mais qui, en plus, aurait une chambre de libre pour quelques jours. On finit par trouver, enfin. On est vanné, mais on va quand même se promener sur le Bund et dans la rue commerciale perpendiculaire qui est surpeuplée.

Et on va à l’Exposition universelle. Il y a un tel peuple qu’on visite surtout les pavillons qui ont moins de vingt minutes de file d’attente. À l’entrée, on a acheté un passeport et dans chaque pavillon on reçoit un tampon. C’est trop cool.

Les chinois ont vraiment une culture à part. Dès qu’il s’agit d’individualité, ils se précipitent pour être sûr de ne rien louper ; dans une file d’attente, chaque espace doit être comblé. On se fait dépasser parce qu’on ne va pas assez vite, mais bon, les personnes devant nous sont à moins de vingt centimètres aussi… La place est déjà comblée de quelques chinois… Sinon les tenanciers des pavillons sont très contents de voir des étrangers. On discute un peu de leur pays, beaucoup des incivilités des chinois…

Un gars du Pakistan nous demande si on a déjà été visiter notre pavillon. Vu le monde (environ 3 heures d’attente), non. Il nous dit qu’on peut aller à l’entrée VIP et montrer nos passeports, il paraît que ça marche… Sceptique, on essaie le lendemain, et ça marche. On coupe toute la file, on dépasse tous les chinois (basse vengeance) et nous voilà en face du télésiège qui ne fonctionne pas… Dommage, mais il y a des images époustouflantes de montagnes et autres paysages de notre si beau pays…

Départ en train pour Canton. Il n’y a toujours pas de places disponibles en couchette, et on se retape 24 heures en place assise. Puis, douane de sortie de Chine et entrée à Hong Kong. Nous voici sur l’île, hors de Chine. Bien que cela fait vingt ans que les Anglais soient partis, l’atmosphère est plus agréable. On grimpe sur Victoria Peak avec le funiculaire, voir les lumières s’allumer une à une. Ville de gratte-ciels.

On profite d’une journée pour aller en bateau à Macao. Petite ville jolie et pittoresque avec pleins de casinos autour… On visite le musée de la vigne et du vin où il y a une dégustation qui n’a pas de succès, mais qui est sympa quand même. Ensuite on se promène en ville. Il y a, à certains coins de rue, des boulangeries-pâtisseries pleines de gâteaux à la crème. Etonnant.

On prend un ferry pour l’île du grand Bouddha assis. Il paraît qu’avant c’était mieux, maintenant c’est un parc d’attraction, avec pleins de touristes partout. Au sommet de la montagne, après quelques marches d’escaliers, un grand Bouddha est assis dans sa feuille de lotus et contemple toutes les îles alentours. On trouve quand même le monastère, en chantier, et on se demande s’il est toujours en activité…

Dans les Nouveaux Territoires, on visite une ancienne gare, Tai Po Market, transformée en musée du chemin de fer, et, plus loin, on visite un monastère aux Dix mille Bouddha. Y a même un moine qui nous accompagne un moment sur les escaliers, bordé de part et d’autres de statues de Bouddha, pour nous demander une espèce de dîme.

On quitte Hong Kong avec quelques regrets. On n’a pas pu tout voir. En plus, revenir en Chine est toujours un peu particulier. On change de gare à Canton, et on s’installe à Nanning pour attendre le train pour le Viet Nam. La ville n’est pas formidable, on cherche un centre, il n’y en a pas, quoiqu’on tombe sur une partie bien refaite et piétonne. Il y a un musée sur les ethnies du coin assez intéressant. Comme le temps est long et monotone, on essaie d’aller dans un parc et comme nos informations date d’un guide édité il y a 6 ans on y croit pas trop. Et on a de la chance, c’est toujours le même bus et le parc est son terminus ! C’est un beau parc, avec beaucoup de verdure et quelques pagodes. Il est énorme et on n’a pas vu le temps passer, on est obligé de courir pour rentrer en ville chercher nos affaires et prendre le train.

On ne sait pas à quelle heure on doit arriver, et, de toutes façons, on ne sait pas si on change de fuseaux horaires… Donc on verra bien. Mais quant à 4 heures 55 toute la voiture commence à s’exciter, et qu’à 5 heures le train s’arrête, on se demande où on est. Un gars nous fait comprendre qu’on est arrivé. On remballe assez vite toutes nos affaires et on sort du train. Il n’y a pas vraiment de quai, il y a des hauts murs jaunes décrépis. On sort par un grande grille verte surveillée par un gardien, et, une fois dehors, on se rend compte qu’on est dans une sorte de cul-de-sac entouré d’immeubles charmants, qu’il y a trois taxis qui attendent, qu’il n’y a pas vraiment de gare mais une petite salle d’attente qui semble désaffectée et que, surtout, on ne sait pas où nous sommes. Réfléchissant mieux l’estomac plein, on décide d’aller déjeuner dans la salle d’attente pour faire le point. Un chauffeur de taxi vient vers nous, mais on n’a pas d’argent vietnamien et son taux de change pour la monnaie chinoise nous paraît un peu exagéré alors on le remercie poliment. Tous les taxis sont loin maintenant. Fièrement, on remonte le chemin à pieds et on croise un autre taxi qui nous propose de nous emmener au centre pour un prix qui nous semble mieux.

Il est trop tôt, tous les hôtels sont encore fermés. On finit notre déjeuner au bord d’un lac. Puis on part à la recherche d’un hôtel. Après quelques tentatives infructueuses (ils sont tous pleins) on trouve une pension dans un labyrinthe de ruelles pas trop loin de tout. Faut juste mémoriser où elle est !

L’hôtel propose aussi, comme tous les hôtels de la ville, des tours d’une journée pour la Baie d’Halong. Et comme on a un peu d’avance sur le programme, on se laisse tenter pour une excursion. Le départ est fixé au lendemain tôt. En attendant, on visite la ville. On trouve des jolies petites rues avec une circulation incroyable et beaucoup de motos, scooters, vélos, et autres tricycles pour touristes. Les trottoirs, quant y en a, sont pleins de chaises et de stands de bouffe, ou de prolongement d’échoppes, ou de dépotoir, ou de gens. Parfois il y a une vieille maison. Ou un temple. Les poteaux électriques sont des œuvres d’art à part entière. En bref, la ville vit. Il y a aussi quelques parcs et des lacs qui sont d’un calme bienfaisant. Le soir on se pose pour savourer une “bia hoï”, bière pression typique d’ici.

Levé tôt pour l’excursion. En réalité, c’est un bus qui fait le tour des hôtels pour ramasser les touristes et on est le dernier hôtel, donc il arrive 1 heure plus tard et il ne reste plus que les strapontins du couloir pour s’installer… Super content. Mais bon, pour 20 dollars on ne va pas se plaindre. Quelques heures après, on arrive au port. Il y a beaucoup de bateaux, et beaucoup de touristes. On grimpe dans un rafiot, qui s’en va au large, direction toutes ces pommes de pain qui émergent de la mer couleur émeraude. Et lorsqu’on navigue entre ces rochers c’est encore plus impressionnant. Il y a une sorte de “village flottant” où sont accostés tous les mêmes bateaux à touristes comme le notre. Quelques passagers vont faire du kayak dans une petite crique, nous on attend. On s’en fout il fait beau, chaud, et le paysage est quand même sympa. Ensuite, on a la chance de manger sur le bateau des tas de mets qui sont excellents et typiques. Et on fait encore une halte pour visiter une grotte. Finalement, on retourne au port. On aura à peine fait le tour de trois cailloux. Mais c’était beau quand même. Retour fatiguant, arrivée tard.

Dernière journée, on se ballade en ville. Le soir on rencontre un français dans un bar à “bia hoï”, qui vit à Hanoï depuis quelques années, et on cause de sa perception des Vietnamiens. Finalement, tous les expatriés pensent la même chose où qu’ils soient. Il pleut des trombes d’eau, on a bu quelques bières, et il s’agit d’arriver à l’heure au spectacle des marionnettes sur l’eau. C’est sympa, simple mais assez émouvant. Et on se rend à la gare pour partir à Saïgon.

Toute une journée de train, dans des paysages magnifiques. Tantôt des rizières, plus loin des montagnes verdoyantes et luxuriantes où on aperçoit l’océan. On passe la zone démilitarisée juste avant Hué (on ne remarque rien). Arrivée à Saïgon le lendemain matin. Dans la file d’attente des toilettes, je discute avec une dame occidentale qui habite ici et qui me propose de partager le taxi pour aller au centre-ville. On trouve très vite les cars pour le Cambodge et moins d’une heure après notre arrivée, on est dans le car qui nous emmène à la capitale voisine. Tout s’est passé si vite qu’on n’a même pas eu le temps d’admirer la façade de la gare, réplique de l’ancienne gare de Lucerne.

Phnom Penh, gare routière, beaucoup de monde qui te sollicite pour tout. On s’extirpe difficilement de cette masse compacte et on se met en route pour la recherche d’un hôtel qu’on trouve rapidement.

La ville est sympa. Le quartier qui jouxte la rivière est le quartier à touristes. Il y a beaucoup de restaurants et de bars “lounge”. Au centre on trouve un grand marché fourre-tout, à côté il y a un temple, puis le palais. Ce sont des bâtiments qui forcent à la sérénité, avec des toits en or aux coins relevés. Il y a aussi des sortes de gargouilles qui semblent surveiller les endroits dédiés à la religion. En périphérie, on visite l’école qui est devenue le pire centre de détention lors du régime de Pol Pot, géré par Douch actuellement jugé. Et c’est au milieu d’un quartier tellement calme. Plus loin, il y a un marché couvert, sorte de bunker jaune à l’architecture étonnante. On boit des jus de canne à sucre et du café glacé.

On quitte la capitale avec un bateau rapide pour remonter la rivière jusqu’au lac qui fait réservoir. Quand le Mékong est en crue, notre affluent inverse son cours d’eau et rempli le lac en amont. Cool. Le bateau ressemble à une grosse péniche aplatie avec un énorme ventilateur interne qui balance un air glacial. Les vitres sont teintées et pas très propres, ce qu’il fait qu’on grimpe sur le toit pour admirer la vue. Calme plat. On croise de temps en temps des pêcheurs. Sur les rives, des maisons sur pilotis, des barques, quelques personnes. Juste avant le port de Siem Reap, il y a un village flottant de barques et d’autres bateaux.

Puis le port, où on accoste contre une butte de terre où les chauffeurs de tricycle à scooter sautent sur le bateau et prennent des bagages pour s’approprier les clients. Et ensuite c’est la foire d’empoigne, on nous propose même de nous emmener au bled et de nous payer ! On choisi au hasard un gaillard qui a une bonne gueule et on s’en va.

20 minutes plus tard, on est à Siem Reap. On trouve vite un hôtel, on prend rendez-vous avec le chauffeur du tricycle pour le lendemain, et on loue des vélos pour faire un tour jusqu’à l’entrée d’Angkor. Comme on n’a pas de carte, on se paume et on arrive dans le site. Finalement on trouve la caisse mais il ne délivre pas des pass en avance… Alors on rentre. Sur le chemin, on fait un détour jusqu’au jardin d’un gars qui a reconstitué en miniature quelques édifices d’Angkor. Sympa. On visite Siem Reap : un marché central, une rue pleine de bars qui propose des “Happy Hour” plus intéressants les uns que les autres, et une rue avec des restaurants, où il n’y a que des touristes bien entendus.

L’homme est à l’heure, et on part à 6 heures pétantes. On visite l’ancienne cité en commençant par les sites les plus loin. Des villages ont été reconstruits depuis et des gens vivent sur le lieu même du patrimoine UNESCO, c’est assez sympa et plus vivant. La cité devait être énorme et il ne reste que les temples, construits en pierre. Ils avaient un système hydraulique plutôt sophistiqué avec des bassins de rétention d’eau. On pense que c’est grâce à ça que la population a pu vivre si longtemps à cette époque. Les temples qui restent sont soit en forme de pyramide avec plusieurs étages et des escaliers quasi verticaux à marches d’au moins trente centimètres, soit plat avec des couloirs tantôt recouvert tantôt effondré, et des portes et des colonnes. Suivant les lieux, les restaurations sont finies, d’autres, oubliés, ont des arbres qui leurs ont poussé dessus, ce qui leur donne un charme certain. Le côté vieille civilisation est très impressionnant, mais on n’est pas archéologue est au bout d’un moment tout se ressemble alors que les constructions s’échelonnent sur un millier d’années…

Normalement un gars doit venir nous chercher pour nous mener à la gare routière d’où un bus part vers les 6h00. Pour prendre un peu de marge on dit 5h30. À 6h00, y’a toujours personne alors on s’excite tellement que le réceptionniste nous trouve un taxi pour nous conduire à l’endroit du départ. On réussi finalement à partir. Deux heures plus tard, on est à la frontière avec la Thaïlande. Passage de la frontière à pied, un pont sur une rivière où il y a plus de déchets que d’eau qui coule… De tous les touristes, on est les seuls à rester. On trouve un tuk-tuk qui nous mène à la gare, on trouve de quoi faire du change, et on attend l’unique train quotidien de 14h00. On croise des Français qui viennent du sens inverse et on dîne ensemble, c’est cool. Puis 6 heures de train jusqu’à Bangkok.

On ne reste qu’une demi-journée à Bangkok, mais on comprend très vite la combine. Déjà on prend le bus urbain ; le chauffeur a failli avoir une attaque en voyant des touristes dans son bahut. Et tout le monde nous regarde, et nous encourage. Puis c’est la valse des taxis : plus on se rapproche d’un site touristique, comme le Palais par exemple, plus les chauffeurs de taxis viennent vers nous pour nous aider : « Malheureusement le Palais est fermé pour fête religieuse, par contre je peux vous conduire au grand Bouddha Blanc qui est vachement plus loin ». Y en a même un qui nous a montré sa plaque de flic, mais quant on lui a demandé de venir avec nous jusqu’à l’office d’entrée, il a refusé… Le Palais est ouvert. Il est sympa, très compact, avec beaucoup de monde.

Puis train de nuit jusqu’à Butterworth, en Malaisie, ville qui nous permet de prendre le ferry pour l’île de Penang. On décide de rester un moment à Georgetown, ancien comptoir anglais et ville de charme. Dans cette ville, on trouve l’influence chinoise, qui ne nous a jamais vraiment quitté, la culture malaise, bien sûr, ainsi qu’une nouvelle influence venant d’Inde. Ce “melting pot” est tout à fait surprenant. Chaque quartier à sa vie, et on pense que les gens ne se mélangent pas trop…

Au nord de l’île, il y a un parc naturel où on est allé marcher. Nous sommes dans la forêt luxuriante, quasi vierge. On parle fort pour faire fuir les serpents (on ne sait jamais). Un orage nous tombe dessus, on est trempé. Il y en a presque un par jour mais la température ne descend pas en dessous de 30°C et l’humidité est hallucinante. On aperçoit quand même une sorte de varan, des phasmes et des singes, et on entend pleins de bruits qu’on croit être des cris d’oiseaux.

Retour sur le continent où on prend le train de nuit de Butterworth jusqu’à Kuala Lumpur. Arrivée tôt le matin. On prend rendez-vous pour la passerelle des tours Petronas (seuls 1'600 billets sont offerts chaque matin), puis on visite la capitale. Même influence, même quartiers qu’à Georgetown. Et de temps en temps de belles vieilles maisons coloniales, parfois même toute une rangée. Bien refaites, bien peintes. C’est agréable. Et on visite la volière aux oiseaux, un peu déçu ; c’est cher et il n’y a rien d’exceptionnel.

Le soir on prend le train de nuit pour Singapour, enfin. Arrivée vers midi, grand beau. On arrive à l’entrée du métro juste au moment où une averse s’abat sur la ville. Lorsqu’on ressort, on ne voit pas à deux mètres tellement il pleut. Se disant que ça finira par passer, on attend. Et ça ne passe pas. Au bout de trois quarts d’heure, on se lance à la recherche d’un hôtel ; on est trempé jusqu’à l’os au bout de trois minutes. Les hôtels sont pleins. On élargi nos recherches. Les hôtels sont pleins. On accepte une gamme d’hôtel un peu plus cher, et on trouve une chambre dans le quartier indien. A la réception, nos sacs posés à terre forment déjà une mare, ça ne fait pas sérieux mais on s’en fout. On prend une douche chaude, on met nos habits à sécher et on fait une petite sieste. Lorsqu’on ressort, la pluie a cessé. Le sol est déjà quasi sec. On va visiter le zoo, incroyablement grand, avec des jolies cages spacieuses. Lorsqu’il pleut, on visite des musées. Notamment le musée national, et le musée des premiers métis. Le soir, on fait le fameux safari nocturne ; c’est malheureusement un grand show à l’entrée et, quand on rentre dans la zone où les animaux sont effectivement, les gens font trop de bruit. Et pour entrer dans les enclos, il faut payer un supplément pour aller sur un petit train à pneus qui va vraiment tout près des animaux tel un safari. Sinon, on a vu quand même des bêtes nocturnes qu’on ne voit normalement jamais.

Le lendemain, on visite de long en large Chinatown, avec ses lampions rouges, ses dragons typiques, son marché, ses vieilles maisons restaurées, et son musée avec une chouette reconstitution d’une maisonnée traditionnelle de début 1900 où des tas de chinois vivaient entassés dans quelques mètres carrés. On se promène également dans Little India où de belles maisons coloniales multicolores bordent les routes pleines de vie, on mange épicé, on boit du café glacé. La ville est propre. Il y a aussi des gratte-ciels vitrés qui réfléchissent le soleil. On finit par visiter le jardin botanique et le fameux parc aux orchidées. Le soleil se couche. Demain on prend l’avion pour rentrer.

Arrivée à Frankfurt sans problème. Visite du centre, énorme zone piétonne. Tout est fermé comme un dimanche matin, seules les églises ont les portes qui claquent. On marche le long du Main, se remémore déjà notre long périple avec tous ses changements de cultures. Et on rentre à la maison. Voilà, c’est tout !