A travers l'Europe

L'Europe, du nord au sud, de l'est à l'ouest

Kosovo. Une région, deux cultures.

Juin 2013


Visite de Kraljevo en Serbie. Passage de la ligne de démarcation entre partie Serbe et partie Albanaise du Kosovo à Mitrovica. Visite de Prizren, de Pec et de Prishtina au Kosovo. Et retour par Skopje en Macédoine

Kraljevo était occupée, jusqu'au début du XIXe siècle par les ottomans. Les nombreuses vicissitudes qui marquèrent son histoire, l'incendie de son important caravansérail pendant la guerre austro-turque vers 1735, l'incendie de la ville, cette fois, vers 1805 et finalement le tremblement de terre de 2010, expliquent le peu d'anciens bâtiments qu'on y rencontre. Reste un centre-ville et une zone piétonne agréable. Comme souvent en Serbie. Depuis 2008, deux trains relient chaque jour Kraljevo en Serbie à Zvecan, dernière gare de la partie serbe du Kosovo, juste avant Mitrovica. Ces deux trains ont vu leur parcours prolongé fin octobre 2013 de quelques centaines de mètres jusqu'à la nouvelle halte de Mitrovica Nord, permettant une meilleure desserte de la ville. La ligne est exploitée par les chemins de fer Serbes. Le gouvernement kosovar, n'ayant, de fait, aucun contrôle sur cette zone, tolère la situation. Sur ce trajet circulent en général les autorails les plus modernes du réseau serbe. Plus aucun train ne relie par ailleurs les deux parties du pays. C'est à la gare de Donje Jarinje, premier arrêt après la frontière serbo-kosovare, qu'a lieu un discret contrôle douanier : les agents kosovars seront vus brièvement dans le train. Côté Serbe, la frontière n'étant pas reconnue, un agent de police, et non un douanier, relève les pièces d'identité des personnes passant "de l'autre côté". Et à Zvecan, tout le monde descend. Les 3 Km séparant la gare de la partie nord de Mitrovica se faisant jusqu'en octobre 2013 en taxi. Les quartiers nord, serbes, de Mitrovica sont reliés au centre historique, albanais, par le pont d'Austerlitz construit sur l'Ibar avec l'aide de capitaux français. Autrefois haut lieu de la religion Orthodoxe, Prizren, la perle du Kosovo, environ 200'000 habitants, compte aujourd'hui moins de 500 habitants d'origine Serbe. Les autorités locales tentent toutefois de faire revenir ceux qui ont fui la ville à la suite des pogroms de 2004. Aujourd'hui, suite aux travaux de reconstruction du centre-ville et aux efforts de la municipalité, le tourisme connait une renaissance. Pejë/Pec est le siège du patriarcat de Pec. La ville a donc tenu un rôle important dans l'histoire de l'Eglise orthodoxe Serbe. Le bazar turc reconstruit et la zone piétonne démontre, ici aussi, la volonté de développer le tourisme. La ville se positionne également comme base pour les nombreuses randonnées possibles dans les montagnes alentours. Prishtinë/Prishtina n'a pas de charme particulier. Les banlieues construites à l'époque de la Yougoslavie sont fonctionnelles. Le centre et sa zone piétonne sont certes agréables mais dénotent d'une certaine mégalomanie avec la construction de grands bâtiments modernes ou d'hôtels de luxe. La vielle ville, autour du bazar malheureusement largement détruit, vaut toutefois le détour. Skopje a été largement détruit lors d'un tremblement de terre en 1963 et laissée en l'état. En 2007, le président de l'époque a lancé le projet de reconstruction "Skopje 2014" destinée donner un visage monumental et affirmer le statut de capitale nationale de la ville. Le centre se transforme ainsi en un lieu de l'historicisme kitch et qui voit la construction de statues, d'arc de triomphes ou de bâtiment monumentaux. Fort heureusement, le bazar ottoman a été largement préservé et présente un bel ensemble de bâtiments anciens et d'agréables terrasses où il fait bon s'arrêter.