Eine Reise nach Namibien


Un voyage entre nature et architecture

Architecture germanique et grands espaces africains


Au tournant du XXe siècle, les Allemands ont colonisés la Namibie. Pas longtemps, mais suffisamment pour laisser des traces visibles. Les bâtiments de style Art-Nouveau se trouvent dans toutes les villes du pays. Swakopmund et Lüderitz possèdent les plus emblématiques. Les grands espaces restent, eux, complètement africains. La diversité des paysages surprendra le visiteur : entre steppes, dunes et rochers, toute une variété de panoramas s'offre au regard...

Swakopmund a été fondée en 1892 par le capitaine Curt von François pour le compte de l'Allemagne. L'emplacement fût choisi afin d'y ériger un port, la baie de Walwis Bay étant tenue par les Anglais et celle de Lüderitz peu pratique pour joindre l'arrière-pays. On construisit à grands frais un port artificiel afin d'y accueillir, dès 1894, les navires de la Woermann Reederei. En 1902, la première ligne de chemin de fer du pays a été mise en service entre Swakopmund à Windhoek.

La domination allemande sur la ville, ainsi que sur la Namibie, se termina formellement en 1919 lorsque la Société des nations remis la gestion du Sud-Ouest africain allemand à l'Afrique du Sud, qui ne quitta, elle, le pays qu'en 1990, lors de l'indépendance de la Namibie.

De beaux restes de l'architecture allemande se trouvent partout en ville. Le bâtiment des Hohenzollern avec son Atlas dominant le monde fût construit en tant qu'hôtel en 1906. La maison Woermann et la tour Damara dominant la ville et l'océan proche a été construite en 1905. Avant de devenir en 1909 le siège de la compagnie maritime Woermann's Linie, elle était la propriété de la compagnie de négoce Damara et Namaqua. L'Hôtel-de-Ville a été construit en 1907. De nombreux autres bâtiments de style Art-Nouveau existent toujours, et sont mis en valeur, au centre-ville. L'ancienne gare de Swakopmund, aujourd'hui transformée en hôtel de luxe, a été mise en service en 1902. Elle était le point de départ des trains en direction de Windhoek.
Le chemin de fer d'Otavi a été mis en service en 1905. Construit par l'Otavi Minen- und Eisenbahn-Gesellschaft (OMEG) pour desservir le nord du pays et en ramener du cuivre, il fut repris en 1910 par l'administration coloniale et fusionné avec le chemin de fer de Swakopmund à Windhoek pour donner naissance au chemin de fer du Sud-Ouest africain allemand. En 1914, la gare a été mise hors service au profit de l'ancienne gare, plus spacieuse, construite en 1902. L'ensemble des lignes du Sud-Ouest africain ont d'abord été construites, ceci par mesure d'économie, à l'écartement de 600 mm avant d'être converties en 1911 à l'écartement du Cap (1067 mm), par soucis d'unification avec la ligne Windhoek - Keetmanshoop - Lüderitz et afin de favoriser les échanges avec l'Afrique du Sud. Pendant l'administration du pays par son voisin, le réseau a par ailleurs été géré par les chemins de fer sud-africains.

Après avoir vendu sa gare à un groupe hôtelier en 1993, le chemin de fer en fit construire une nouvelle dont l'avantage fût la suppression du rebroussement grâce à la mise en place d'une boucle de retournement. Le bâtiment voyageurs...
C'est en réalité avec cet engin, le "Martin Luther", que débuta le transport à traction motorisée en Namibie.

Ce tracteur aurait dû remplacer les boeufs pour tracter les chars durant la traversée du désert du Namib de huit jours. Construit en 1896 à Hamburg, il fut expédié par bateau à Walwis Bay (le port de Swakopmund n'était pas assez profond pour accueillir le bateau). Après moult péripéties, le véhicule pu s'élancer. Malheureusement, son poids élevé favorisant l'ensablement, ainsi que le peu d'eau qui se trouvait dans le désert, fit qu'il ne parcouru que 25 Km en tout et pour tout. De plus, une crue de la Swakop fini par ruiner ce qu'il restait du véhicule. Son nom, il le doit à une citation de Martin Luther : «je m'arrête ici, je ne peux pas faire autrement. Dieu, vient à mon secours» !

En 1990 débuta une restauration sous forme de reconstruction afin de présenter les véhicules, l'original et sa copie, dans un petit musée à la sortie de Swakopmund.

Le phare de la ville ainsi que l'ancien bâtiment du tribunal de district, aujourd'hui résidence du gouverneur, datent de 1901. En 1902 fut entrepris la construction du pont servant à l'accostage des bateaux. D'abord en bois, il fut reconstruit en fer en 1912. En 2006, ce qui s'appelle aujourd'hui Jetty a été restauré et un luxueux restaurant y a été aménagé. Régulièrement, les dauphins viennent barboter dans ce qui était le port de la ville Au sud de Walvis Bay, les étangs sont de vrais paradis pour ornithologues. Le hameau de Solitaire a été construit à partir de 1848. Il comprend, aujourd'hui, moins d'une dizaine de bâtiments dont une station-service et la seule épicerie entre Sossusvlei et Walvis Bay ou Windhoek. En 1992, M. Moose McGregor ouvrit une boulangerie à Solitaire. Son pain est réputé loin à la ronde. Et son "Apfelstrudel" est, de loin, le meilleur d'Afrique...
Un "vlei" est un lac formé par les pluies, lorsqu'il y en a, dans une surface désertique. Le Sossusvlei est, lui, plutôt une vallée d'une longueur d'environ 70 Km débutant à Sesriem. Cette vallée est alimentée, parfois, par le Tsauchab, un cours d'eau prenant sa source à l'ouest de la Namibie et n'atteignant jamais la mer. La rivière parcourt ainsi 150 Km avant de disparaître dans les sables du désert. Les dunes qui bordent le Sossusvlei, allant jusqu'à une hauteur de 380 m, comptent dans les plus hautes du monde. Elles sont formées de sable provenant du désert du Namib emportés jusqu'ici par le vent. Le fond de la vallée est composé d'argile, ce qui permet notamment un accès facile à la région.
Les arbres plantés dans le Deathvlei sont morts il y a 900 ans, lorsque l'eau, provenant également du Tsauchab, a cessé de s'y écouler. Le déplacement des dunes a coupé l'alimentation d'un certain nombre de ces étangs temporaires, ne permettant plus à la végétation d'y pousser. Au vu de la sécheresse de l'air, les arbres ne se sont pas décomposés. Ils ne sont cependant pas pétrifiés.
Usakos, dans la région de l'Erongo, a été construite par l'OMEG afin de servir de point d'eau pour les trains. Ici se séparent les lignes de Swakopmund à Windhoek et à Tsumeb. Le domaine d'Ameib, véritable oasis vert au pied des montagnes de l'Erongo, est surtout connu pour la grotte Philip. La grotte Phillip, découverte par Emil Phillip dans les années quarante, contient de magnifiques peintures rupestres, dont un magnifique éléphant blanc, qui dateraient de 3'400 avant J.-C.
La Kristall Kellerei, à Omaruru, l'un des rares domaines viticoles de Namibie, a été fondée en 1990. La première récolte a pu avoir lieu en 1995. La vigne est actuellement plantée sur une surface de trois hectares. Les cépages plantés sont le Colombard pour le blanc et le Ruby Cabernet et le Sauvignon pour les rouges. Jusqu'il y a peu, du Cabernet Sauvignon était également planté, mais, peu adapté au climat local, ce cépage a été enlevé en 2010. La production du domaine est limitée. En fonction du niveau de précipitations, elle peut atteindre entre 1'500 et 5'000 litres conditionné en bouteilles de 5 dl.
Le Colombard est un cépage d'origine française provenant de la région de Cognac. Il donne un vin sec et aromatique. Ce cépage, aujourd'hui peu planté, se rencontre notamment, hors de son pays d'origine, en Californie, en Israël, en Australie ou, bien sûr, en Afrique australe.

Le Ruby Cabernet est un cépage d'origine américaine, issu d'un croisement entre le Carignan et le Cabernet Sauvignon. Le croisement a pour but de combiner la résistance au chaud de l'un avec la finesse de goût de l'autre.

Le massif du Brandberg, au nord-ouest de la Namibie, abrite le Königstein qui, avec ses 2'573 m, est le plus haut sommet du pays. Le massif est formé essentiellement de structures granitiques datant de plusieurs centaines de millions d'années. Ces structures sont des dépôts de magma refroidis. La couleur rouge provient du feldspath, cristal rosé composant le granit, qui donne à la région de magnifiques reflets colorés.
On trouve, dans le massif du Brandberg, près de 50'000 peintures rupestres, dont la fameuse Dame blanche peinte il y a environ 2'000 ans par un groupe de San. En réalité, cette dame serait plutôt un chaman et la scène représenterait une danse rituelle. Il faut noter que le massif est un lieu d'importance spirituelle pour les San. Des théories plus anciennes supposeraient que les dessins représentent une scène de chasse. En tous les cas, le mystère reste entier.
Une pouponnière d'autruches est croisée en chemin
La welwitschia mirabilis est une plante particulière des déserts côtiers de Namibie et d'Angola. On en trouve de nombreuse dans la région de Swakopmund. Son système de racine n'étant pas extrêmement développé, bien qu'il puisse atteindre trois mètres de profondeur, la plante absorbe avant tout l'humidité du désert, principalement due au brouillard, qu'elle capte grâce aux pores de ses feuilles, canalisant les fines gouttelettes en direction des racines. Malgré les apparences, la plante ne possède que deux longues feuilles qui croissent lentement, brunissent au soleil et sont lacérées par le vent et sèchent dans leurs extrémités. On pense que la plante peut vivre jusqu'à 2'000 ans. La première floraison à lieu lorsque la plante atteint les vingt ans.
La route entre le Brandberg et la côte peut se montrer particulièrement aride La Brandberg West Mine est maintenant hors service. Ses installations ont été démontées. Jusqu'à peu on y extrayait du tungstène ou de l'étain. L'Ugab River Rhino Camp propose non seulement un endroit pour dormir en pleine nature, mais, et avant tout, il anime un programme de sauvegarde du rhinocéros. Le lichen est une plante étrange, mi-végétal, mi-champignon, extrêmement fragile. La région de la Skeleton Coast en regorge.
La Skeleton Coast, la côte entre Swakopmund et l'Angola est longée par une route dite "de sel", sorte de mélange de sel et de sable tassé, se prêtant tout-à-fait à la circulation de véhicules. La route est d'ailleurs bien fréquentée par les nombreux pêcheurs amateurs de la côte. Le nom actuel de Skeleton Coast viendrait, lui, de l'allemand Skelettküste, la côte aux squelettes, en référence aux nombreuses carcasses de baleines laissées sur place par les chasseurs.
C'est à Cape Cross que le portugais Diogo Cão débarqua en 1486. Il y fit ériger une croix de pierre. Cape Cross abrite une importante colonie d'otaries à fourrure pouvant compter, en période de reproduction, jusqu'à 100'000 membres Le bruit et l'odeur sont ici caractéristiques. Mais le spectacle est grandiose. Les carcasses de baleines ont été remplacées par des carcasses de bateau, ici un pêcheur angolais : la côte reste dangereuse. Tant qu'à faire, autant exploiter le sel... La suite...