Le Transsibérien & le Transmongolien


Un voyage à travers la Russie, la Mongolie et la Chine

Le récit et autres petites choses trouvées au fond des poches


Avant le départ :

Je croyais qu’on partait lundi, mais non. On part mardi. Tant qu’on part! Pis ça nous laisse le temps de penser à deux-trois choses que l’on pourrait oublier ou à du superflu pour alourdir nos bagages. On prend un thermomètre. Juste pour le fun. Il fait 25°c à peu près. On a aussi une vingtaine de paquet d’allumettes, ainsi qu’une grosse poignée de stylos, au cas où on rencontrerait des amis. J’ai emprunté à mon frangin son appareil photo, j’ai mis des piles et j’en prend d’autres au cas où l’on est pas très économe. Plus quelques films. Alain a emprunté à sa sœur un purificateur d’eau. Quand on lit qu’il ne faut surtout pas boire l’eau du robinet même à Saint-Pétersbourg, on n’imagine pas plus à l’est qu’est-ce qu’il en advient (même si on n'a pas été malade, à Saint-Pétersbourg). C’est petit, ça ne prend pas de place, ça n'est pas lourd et ça a son utilité. Il y a trois trousses de pharmacie parce qu’on n'arrivait pas à mettre tout dans une, et qu’on en n’avait pas de plus grande. On vient de faire la dernière piqûre de tous nos vaccins, je crois qu’on ne risque pas grand chose de ce côté. Minil le papillon nous accompagnera. C’est du gel pour la lessive à la main chez soi ou en voyage (c’est ce qui est écrit dessus), ça nous concerne donc. On ne prendra pas nos sacs de couchage, ils prennent de la place et on pense ne pas en avoir besoin. Par contre, on s’est équipé en t-shirts et caleçons longs contre le froid, en pantalons ainsi qu’en chaussures. Le passeport est valable. Il a 4 visas. Il ne faut pas l’oublier, ainsi que les photocopies (au cas où ?) On prend, jusqu’à Karlsruhe, une boîte de chocolats noirs pour Opa. Je crois que nous avons tout, qu’il ne manquera rien. Il ne reste plus qu’à attendre, avec patience, mardi.

Le 21 septembre 04 - 20°C

Je ne suis jamais partie si vite pour aller autant de temps si loin. On a mis à peu près deux heures pour faire nos sacs. Au 30, on saute dans les chaussures, et on marche rapidement jusqu’à la gare ; le train est au 32. Le temps de deviner ce qu’on a oublié... voilà, voilà : les euros restés dans le coffre, ainsi que les cartes de Moscou et de Pékin. On s’est dit que c’est trop. À Morges, Alain descend du train, traverse le quai et saute dans un train direction sens inverse. Moi j’attendrai à Lausanne avec les bagages. Ensuite Lausanne-Berne, où l’on peut se déstresser un moment et boire l’apéro tranquille. Berne-Bâle et Bâle- Karlsruhe où l’on va chez Opa (c'est le grand-père) dormir une nuit. On arrive fatigué (déjà) et il ne fait pas froid. Je remarque que j’ai aussi oublié mon pyjama.

Le 22 septembre 04 - 18°C

On est allé faire un tour du côté de Bad Wildbad (c’est une station de cure). En une heure de tram à travers la Forêt Noire on y est. C’est assez kitsch, mais on voulait y aller parce qu’il y a un funiculaire. D’une pente d’environ 50% (20° je crois), il grimpe la montagne sur un joli petit bout, ce qui donne une petite vue sur Bad Wildbad. En haut, il y a des remonte-pentes pour l’hiver. On redescend à pied. Sur le chemin il y a passablement de mûres et, à force de les manger, on décide d’en ramener à Opa. À Karlsruhe, il y a une petite fête où l’on boit du “Neuer Süsser Weine” (moût) avec une “Zwiebeln Kocht” (tarte à l’oignon). On soupe avec Opa. Ce soir on part pour le grand voyage direction Pékin.

Le 23 septembre 04 - 14°C

Arrivée à Berlin avec un temps maussade et froid. On a l’envie de rien faire, surtout que l’on repart à 13h30 et qu’il est 9h00. Soudain, Alain se souvient qu’il y a un petit tram un peu plus à l’est et qu’on pourrait peut-être aller voir. Hardi petit, c’est parti ? Un petit peu de S-Bahn et l’on arrive à Rahnsdorf. Là un tram des années 40 nous attend. On grimpe dedans et la compagnie WS nous emmène dans la campagne. Au terminus, il y a un petit bled très allongé avec un lac et une grande forêt. Au nord du lac, il y a un autre tram des années 80 qui circule. Un peu de marche et environ une heure après on y est. La compagnie SRS nous ramène au métro à travers la campagne, les forêts de pins et les lacs (ou marécages). Retour à Berlin Lichtenberg où le train nous attend. C’est un direct Berlin-Moscou, mais nous on s’arrête à Minsk. On passe la Pologne comme ça, sans s’arrêter (de 14h00 jusqu’à environ 2h00). Juste encore pour mémoire ; sur cinq entrées en Pologne, c’est la première fois qu’on nous tamponne le passeport ?

Le 24 septembre 04 - 12°C

GMT + 2. Les lits sont très confortables et, mis à part les chocs du aux attelages attelages, la nuit fut bonne. 8h49 on est à Minsk. La ville est constituée de pâtés de maisons, d’avenues, de quelques parcs et c’est tout. Il n’y a pas de centre-ville et pas de rue piétonne. Après environ deux heures de recherche intense d’un hôtel, on décide d’aller trouver les chauffeurs de taxis pour qu’ils nous conduisent à un pas trop cher... nous, on avait vu qu’un hôtel, avec un portier devant et qui ne semblait pas être dans nos prix.

On a enfin un hôtel, on a faim, on a rien envie de faire, la ville pue la pollution, on est fatigué, rien ne va, mais on est heureux d’être là. Après deux-trois trucs spéciaux mangés à l’arrache, on va se promener en tram. Des aussi vieux, j’en avais jamais vu. Ça tremble dans tous les sens. Il y en même des anciens de Karlsruhe ?

Le 25 septembre 04 - 14°C

On quitte l’hôtel Spoutnik et on va déposer nos sacs à la gare. La journée s’annonce avec du brouillard, et plutôt fraîche. On visite le métro et ses stations. Puis le stade, et ses abords et pourtour de stands en tout genre. Dans le stade il y a de l’animation. C’est le “II World Championship among fire fighters and rescues”. L’idée de ce joute est de courir 50 m., avec une échelle de 3 m., et de monter une paroi d’immeuble de 4 étages le plus vite possible. C’est un Ukrainien qui a gagné. Après on a visité le GUM, sorte de grand magasin de luxe. Le brouillard s’est dissipé, et il fait un peu meilleur. On est allé se promener dans le parc. C’était chouette. Dans le parc, il y avait presque pas de banc, par contre il y avait un parc d’attraction avec un grand huit et des barbes à papas. Le parc c’est tranquille, on entend presque le gazouillis des oiseaux. Notre train part pour Moscou à 19h30 et on ne sait plus quoi faire. Nous sommes retournés au stade où une course-relais se préparait. Le premier court (avec son échelle), grimpe sur le toit d’une maison, saute de l’autre côté, et passe le témoin. Le deuxième court, saute par-dessus une palissade, le troisième court, prend 2 bobines de tuyaux et les déroule, et le quatrième court prend un extincteur, éteint un feu et passe la ligne d’arrivée. Drôle. À la gare on mange des trucs bizarres, achète une radio et puis on va dans le train. Wagon-lit de première classe avec des fleurs, des rideaux et tout le tralàlà.

Le 26 septembre 04 - 14°C

En fait on est arrivé à 5h30, car on reperd une heure. GMT + 3. Il fait nuit. Heureusement qu’il nous restait quelques roubles de Saint-Pétersbourg car on a pu prendre direct le métro pour la station de l’Auberge. Là, après 30 min de recherche, on tombe dessus en voulant éviter des clochards. Nous pouvons directement prendre la chambre. On s’effondre sur les lits jusqu’à 10 heures environ.

Tout d’abord, forcément, le kremlin avec sa place rouge (qui d’ailleurs est interdite au public jusqu’à 13 heures, d’après ce que l’on en a déduit). On a juste regardé, de l’extérieur. Puis le GUM de Moscou, vraiment luxe, sorte d’énorme verrière avec tous les produits occidentaux de luxe. L’hôtel Rossja, où les étrangers étaient obligés de descendre durant l’ère communiste. Ensuite plusieurs gares, ou plutôt, groupement de gares, avec leur intérieur grand, haut, beau, et leur extérieur, fourmillant d’activités en tout genres. D’ailleurs, les stations de métro sont aussi impressionnantes qu’à Saint-Pétersbourg. Un escalateur qui descend très bas, une station somptueuse, des fioritures, la faucille et le marteau, une statue de Lénine et beaucoup de monde partout. On commence à s’habituer au cyrillique et au russe. Nous sommes enregistrés (l’auberge s’en est occupée). Nous savons où retirer nos billets pour continuer le voyage. L’auberge a de la place pour qu’on puisse dormir une nuit de plus. Tout va bien (pour le moment).

Le 27 septembre 04 - 12°C

Il pleut ! Il faut sortir chercher les billets commandés et il pleut des cordes. Tout d’abord, on va déjeuner. Sorte de semoule au lait avec des tartines au fromage et jambon, et du thé. Il pleut toujours. Une heure après, on est de retour avec les billets, et on est trempé jusqu’aux os. On essaie de faire sécher nos vêtements dans notre chambre (18°c) et en attendant on se rendort. Vers midi, il a arrêté de pleuvoir, on va visiter le VDNKh, sorte de musée-parc à la gloire du communisme. Aucun endroit ne résume aussi bien son essor et sa chute. Créé dans les années 50 pour la propagande du système économique soviétique, il s’est transformé aujourd’hui en un immense parc d’attractions. On visite l’église de Kazan, qui datait de 1’600, qui a été rasée parce que cela gênait les bonnes marches des opérations militaires de la place rouge et qui vient d’être reconstruite à l’identique. De l’autre côté de la place, la célèbre Eglise de Basil-le-bienheureux (église multicolore sorti d’un conte), sorte de labyrinthe où il n’y a pas de place pour faire une messe. Bizarre et étonnant. À 19h00 on voulait aller dans un des deux cirques de Moscou, mais pour une cause incomprise (travaux ??) ils étaient fermés. On rentre boire un thé et se coucher.

Le 28 septembre 04 - 13°C

Aujourd’hui devait être une grande journée. On devait se lever à 6h30, prendre le train jusqu’à Vladimir, le bus jusqu’à Souzdal, visiter, puis redescendre à Vladimir, visiter, rentrer à Moscou, et aller au cirque. Vaste programme. Il n’en fût rien. Malgré le fait qu’on s’est effectivement levé à 6h30 (on a loupé le déjeuner ?) et qu’on soit allé dans la bonne gare, pour des raisons que l’on ignore encore, notre train pour Vladimir n’est jamais venu. Le côté rassurant c’est que même les autochtones n’étaient pas au courant. Alors on a pris un train, au hasard, espérant que plus loin il y aurait des trains pour notre destination. Arrivé à ??????? on attend. Mais non. Le train de 13h10 pour Vladimir est annulé, le train pour Moscou de 13h00 avancé à 12h39, et tout cela en russe (c’est pour ça qu’on n'a pas tout compris). Ce qui fait qu’on attend 14h35 dans une petite ville aux rues en terre battue. Il y a malgré tout un peuple fou pour prendre le train. De retour à Moscou, on se dirige vers le cirque. Il commence à pleuvoir. Le cirque est fermé. C’est vraiment nul. On prend le tram pour rentrer. Y’a plus rien qui va. On est quand même un peu déçu. On va se coucher fatigué sans avoir vu ni les belles villes médiévales de Souzdal et de Vladimir, ni le cirque.

Le 29 septembre 04 - 13°C

Dernier jour dans la capitale russe. On fait nos bagages. Ce matin, on a fait un petit tour vers la gare de Kiev. Jolie gare. À côté, il y avait un marché, genre fourre-tout où l’on peut tout acheter, et à côté, le marché des fruits et légumes, et autres denrées alimentaires. Un peu plus loin, il y a le parc Gorky. Il paraît qu’il est tranquille, mais la tranquilité à un prix que l’on a refusé de mettre. En face de l’entrée, un musée d’art et, normalement, de statues de Lénine qu’on cherche encore ? L’après- midi, nous sommes allés au zoo. Bien mieux qu’à Saint-Pétersbourg. Il y avait pas mal de grandes cages vides et d’autres petites cages pleines. On a pu observer des otaries à 3 endroits différents du parc. C’est très désorganisé, mais c’était cool. Ensuite on est allé faire quelques photos dans le métro. Les entrées de métro ainsi que les stations sont impressionnantes. Tout d’abord une entrée gigantesque. Ensuite un escalateur rapide (425 marches pour environ 2 min. de descente), un long couloir avec de chaque côté des arches donnant sur la voie 1 ou 2. C’est énorme. Et le tout décoré, chaques fois différemment. Ce soir on prend le train pour Nijni Novgorod. Là-bas il faudra trouver un hôtel. On est déjà crevé et le train ne part qu’à 23h30.

Le 30 septembre 40 - 15°C

Levé de soleil, ce matin, sur Gorki. Un ciel tout orangé à l’horizon, et nuageux au méridien. Nijni Novgorod, 3ème ville la plus peuplée de Russie, s’offre à nous. Une impression de petite bourgade. On trouve facilement un hôtel, il n'est pas cher, est situé à côté du kremlin, et a vue sur la Volga. La visite du kremlin est gratuite. C’est une fortification et dedans il y a les bâtiments gouvernementaux, une douma, une église, quelques parcs, beaucoup de balayeurs (c’est l’automne), des routes etdes voitures, bref un petit univers militaire. La ville (vieille ??) est plutôt agréable. Il y a une longue rue piétonne où l’on flâne volontiers. En-dessus, il y a un marché avec, comme d’habitude, un hall avec viande, poisson et fromage, et autour tous les maraîchers et fruitiers possibles et imaginables. Plus loin, deux-trois marchands d’habits et de chaussures.

Le 1er octobre 04 - 18°C

On a fait nos sacs et on les a amenés à la consigne de la gare. Nous sommes retournés au Kremlin où il y avait un bon nombre de mariage. Puis, à pied, nous sommes redescendus de la montagne, passés en bas des murailles, devant le débarcadère puis devant une jolie petite église aux tuiles très dorées. On a traversé le pont qui traverse la Volga avec, dessus, une circulation si dense qu’à chaque voiture, camion, tram, bus on avait l’impression qu’il allait s’effondrer, sans parler de la poussière et de la pollution que cela générait qu’on ne pouvait même plus ouvrir les yeux et respirer. Au bout du pont il y a une maison bizarre (ancienne gare ?) où dedans il y avait un marché. À côté, la place où la statue de Lénine trône. Le thé y est vendu à 3 roubles. Puis la gare et l’attente du train pour Iekaterinbourg. Nous sommes en couchette à 4, avec une autre personne russe qui essaie d’apprendre l’anglais. Drôle de communication.

Le 2 octobre 04 - 8°C

On a donc pris, hier, le train de nuit pour Iekaterinbourg à 19h55. Il arrive 21 heures plus tard, ce qui nous fait une nuit et une journée en train. À l’intérieur du train, il fait 27°c. Chaud, très chaud. Au bout du couloir il y a le samovar ; bouilloire d’eau chaude (entre 95°c et 100°c) où l’on peut se servir comme l’on veut (pour le thé, une soupe, ...) Dehors le paysage défile sous nos yeux. C’est principalement des forêts de bouleaux, des fois il y a du sapin. Le sol est pas mal spongieux, il y a quelques étangs d’infortune. Des routes de terre apparaissent, on s’approche d’un village. Apparaissent des maisons de bois, de style commun, avec un jardin entouré d’une palissade. Le tout dans une plaine non débroussaillée. Ici et là des vaches, chèvres ou moutons qui se promènent.

Perm, le début de l’Oural. Le sommet le plus haut atteint 500m., mais le paysage est celui du Jura. Bosselé, forestier et avec des pâturages de temps à autres. Au km. 1’777, un obélisque au bord des rails nous indique que l’on quitte l’Europe pour l’Asie.

Iekaterinbourg, enfin. On trouve un hôtel. On fait nos courses, il fait nuit. Moscou + 2 heures. La gare indique 18h15, le magasin 20h15. Cela fait bizarre, et la confusion commence.

Le 3 octobre 04 - 4°C

Le petit déjeuner était copieux. Dehors il fait froid. Il pleuvine même. Sale temps. On prend le tram jusqu’au “Kultury Park”. Logiquement, un train des enfants devrait s’y trouver. Mais on ne le trouvait pas sur le plan. Après environ une heure de marche dans ce parc, sorte de Disneyland avec une forêt autour, on tombe sur des rails. On les remonte jusqu’au dépôt. Il est fermé, mais des locomotives et des wagons sont sur les voies. Le temps étant trop mauvais et froid, on rentre à l’hôtel se réchauffer devant une soupe et remettre une couche d’habits. On visite quelques églises. Elles sont pas comme chez nous, c’est-à-dire que c’est un grand carré avec, au fond, une toile avec des saints, et il n’y a pas de bancs, nulle part, mais plus des fioritures ici et là. Dans l’une de ces églises, on est tombé, par hasard, sur le service. On a vu le pope et les croyants faisaient tous la queue pour on ne sait quoi. Les femmes avaient toutes la tête couverte (pas les hommes). Après on est allé au musée de la photographie. Très intéressant et il y avait de jolis clichés.

Le 4 octobre 04 - 4°C

Dernier jour à Sverdlovsk. Il pleut. On s’est rendu compte qu’on prenait le train ce soir, à 23h52 et que c’était pas l’heure d’ici. Ce qui fait 1h52 et qu’on sera fatigué et que rien ne va, sauf qu’on prend LE transibérien Rossija, qui relie Moscou à Vladivostock en 7 jours. Donc on positive. Même si nous on descend à Novosibirsk !

Ce matin on est allé vérifier auprès de l’OVIR (bureau local du ministère de l’Intérieur = Police des étrangers) si l’on était bien enregistré pour ne pas avoir des problèmes à la sortie du pays. Tout est en ordre, pas de problème (même qu’on a rien payé ?) Heureux on part boire un café. Etant donné notre peu de vocabulaire russe, on se retrouve à table avec une soupe à la betterave (borsch) pour moi, et une soupe à la viande (salyanka) pour Alain. Puis une assiette avec petits pois froids, pommes de terre en lamelles grillées, viande (veau ? porc?) avec sauce aux champignons dessus (très bonne), décoration d’un quart de tomate rouge, d’une tomate verte au vinaigre et d’une branche d’aneth. Ensuite vient un thé. Très bon, plus cher qu’un simple café ?? L’après-midi, on est allé au musée de l’architecture urbaine et de la technologie industrielle de l’Oural. Assez intéressant. Il y avait plein de maquettes. Il pleut encore. Pis il fait froid. On fait un tour en tram. Les maisons traditionnelles sont en bois et très joliment décorées. Les verticales et les horizontales ne sont ni perpendiculaires, ni parallèles entre elles. On va boire un dernier thé et on rentre dans cette magnifique gare, décorée de peinture relatant les époques de la Russie. Elle est grande, chauffée, il y a des sièges. Elle est chouette, tant mieux car il nous reste à peu près 4 heures à attendre. C’est chiant mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour un train comme ça ?

Le 5 octobre 04 - 15°C

Nous sommes montés dans le Rossija sous une pluie fine. Nos compagnons de chambre sont une dame gentille et un monsieur, type sibérien, peut-être un mineur qui va travailler. En tout cas, les deux prennent leurs aises, ils ont certainement l’habitude de faire le trajet.

La journée est longue. Le même paysage défile ; bouleaux, prairies, marécage, hameau, ... C’est plat. L’Oural est bel et bien derrière nous. On pourrait, au nord, s’il n’y avait pas autant de bouleaux, voire les icebergs de l’océan Arctique. 30 minutes d’arrêt à Omsk. On rajoute 3 wagons marchandises et 1 voiture voyageur au 15 voitures déjà présentes. Sur le quai, il y a des choses à acheter ; des soupes lyophilisées, du pain, des glaces, de la bière, des fruits et légumes, de ces trucs frits, du poisson séché, ... Un peu de tout ! Il fait à peu près 15°c, c’est-à-dire pas froid du tout, et la pluie s’est arrêtée. Dans le train, la plupart des personnes dorment. Ou alors ils lisent ou mangent. Mais on fait vite le tour de la question. Nous on boit le thé (comme d’autres). On a aussi été boire une Baltika 3 au PECTOPAH (restaurant), trop cher et désert. On arrive à 22h56 locale en espérant qu’on trouvera un l’hôtel sans trop de problème et, surtout, qu’il ne recommance pas à pleuvoir !!! Ça a été relativement vite. On a rien compris. On se retrouve à marcher derrière Sergeï, un gars chez qui on va dormir deux nuits. Il est plutôt maigre, porte un training, une longue chemise et il a un bonnet noir enfoncé sur la tête. Il est mal rasé et ne parle pas durant les 10-15 minutes de marche. Pas très rassurant ! Il est minuit et il fait 15°C, pays de fous.

Le 6 octobre 04 - 12°C

La nuit s’est bien passée, il faisait trop chaud, mais ça a été. Visite de Novossibirsk... c’est-à-dire pas grand chose. La ville et ses grandes avenues, ses parcs où les arbres perdent abondamment leurs feuilles, ses magasins de luxe, le cirque, ses églises aux bulbes dorés. Le temps se rafraîchit, on va au musée régional qui propose une excellente exposition sur la culture de l’Altaï et l’histoire de la ville, dont une section sur la construction ferroviaire. C’était très intéressant. On ressort, il commence à pleuvoir. On va au marché central chercher de la salade et des poires. Le marché est énorme et il y a de tout ; de la tête de porc entière aux chaînes stéréo dernier cri en passant par les pullovers. Puis on va faire un tour en tram (il pleut et il fait froid). Les voies sont dans un tel état qu’on se croirait sur un bateau lors d’une tempête ? Après le tram, on teste le métro. Il est 20h00 (Moscou + 3 heures, chez nous + 5 heures) et l’on est crevé. On rentre souper et l’on espère bien dormir.

Le 7 octobre 04 - 7°C

On loupe le train de 9h55 pour Seyatel à cause d’une grande peine à sortir du lit. En attendant le train de 12h30 (le prochain !), on visite l’église qui symbolise le centre de la Russie ! On en fait le tour. Elle ne doit pas être plus grande que notre studio (env. 15 m2). Puis on va à l’opéra. Il a une énorme coupole qui est en réparation.

Seyatel est un petit village avec un musée des chemins de fer Russe. Il y a de tout, des machines à vapeur ou électrique en passant par les machines de chantier. C’est très bien repeint !

Ce soir on prend le train pour Tomsk. Départ 23h30 (heure de Moscou !)

Le 8 octobre 04 - 3°c

De 2h30 (heure locale) jusqu’à 8h30, on a testé les couchettes ouvertes. C’est ce qu’il y a de moins cher en place couchée, alors : la lumière est tout le temps allumée (en veille jusqu’à 5h00), on entend le gars qui ronfle à l’autre bout de la voiture, il n’y a pas trop de place pour mettre les bagages ; un vrai dortoir de colonie. Pour ma part (on était séparé), un turc, Micha pour les intimes, m’a aidé à monter mes affaires et à les descendre, me rassurait toutes les 5 minutes pour me dire qu’on arrivait bientôt. A la dessente du train, sur le quai, , un flic nous apostrophe, le turc et moi ; contrôle des passeports. À ce moment, Alain arrive, et hop, tout le monde au poste. Un quart d’heure après on ressort, débarassé du dragueur qui y est resté un peu plus longtemps. Bienvenue à Tomsk, qui fête ces jours ses 400 ans ! La ville est très jolie. Elle est bien construite, il y a une vraie ambiance dedans. Il n’y a pas d’artère, de boulevard à la communiste, de bâtiments dans un tel état qu’on se demande comment ils tiennent encore debout. Elle n’est pas comme les autres villes russes, ça c’est sûr !

Le 9 octobre 04 - 6°c

Sale nuit ? Il repleut aujourd’hui. Oh, pas fort, juste pour emmerder. On se promène dans les rues boueuses de Tomsk, à travers ses maisons en bois. Elles sont soit en rondins, soit en planches. Décorées aux fenêtres et sous le toit, c’est très joli. Des fois, il y en a une qui est peinte (surtout le bord des fenêtres) en bleu ou en vert. Ça flache bien. Lorsqu’il n’y a pas de rideaux (assez rares), on peut voire un intérieur assez coquet et chaleureux. La plupart sont excavées et/ou construites de biais. Elles penchent toutes un peu ? Autour il y a des immeubles en briques rouges. Histoire d’avoir un effet très surprenant. Les avenues de Tomsk sont larges. Beaucoup pour le tram, beaucoup pour les piétons et les arbres et un peu pour les voitures. C’est agréable de se promener.

La maison des Allemands était fermée (elle est magnifique) c’est dommage, il paraît qu’il y a un café dedans. On rentre dormir. La pluie commence vraiment à mouiller et puis on en a un peu marre.

Le 10 octobre 04 - 8°c

On a découvert quelques musées dans le magazine d’adresses de l’hôtel. Le premier était fermé, le deuxième on n’a pas trouvé l’entrée, de toutes façons il n’était pas engageant, et le troisième on a pas trouvé la rue. Pas de musée aujourd’hui. C’est dommage car il pleut.

On retourne à la maison des Allemands. Peinte en bleu et blanc, elle est magnifique. Dedans c’est plutôt club privé, faut pas rentrer. Le café Baden-Baden est fermé. On ressort.

Un dernier chachlik et on va sur le quai pour prendre le train pour Irkoutsk. Les rails sont toujours de mauvaises qualités. Ah, on est aussi allé à Tomsk II. Pas de maisons en bois, juste des immeubles carrés !

Le 11 octobre 04 - 25°c

Une journée entière dans le train, eh oui ! Environ 1’000 km. bercé par le “tak-tak” des rails, par les forêts de bouleaux, par les hameaux de maisons en bois, par les marécages, par les poteaux télégraphiques endommagés, par quelques ponts surplombant des rivières dont l’Ienisseï, par les bornes kilométriques à côté des voies, par tellement de choses encore ! On passe la frontière entre la Sibérie occidentale et la Sibérie orientale vers Krasnoïarsk (un petit obélisque blanc qui marque d’ailleurs la moitié de la distance faite entre Moscou et Pékin). À Taïchet, on peut emprunter la ligne ferroviaire du BAM (Baïkal-Amour-Mapistral) pour aller au bout de la Russie. Le trajet semble interminable jusqu’à Irkoutsk. On a pris une heure de retard à cause de travaux sur la voie et on ne sait plus très bien l’heure qu’il est. Sur le quai, lors des 20 minutes d’arrêt (environ 2x/jour), on va se dégourdir les jambes, respirer un peu d’air frais ou goûter à une spécialité d’ici que vend l’une des nombreuses babouchkas.

On regarde par la fenêtre, on mange, on dort, on lit, c’est quand même long ; mais c’est passionnant ! Il y a 22 voitures et lors des virages, on voit effectivement le bout du train, cool !

Le 12 octobre 04 - 16°c

Heureusement que le train a gardé son heure de retard ; on arrive à 4h00 au lieu de 3h00. C’est bon pour le sommeil, même si la nuit n’a pas été terrible. Bienvenue à Irkoutsk. On loge dans l’aile sud du cirque, la ville à l’aire plutôt sympa, on est vraiment crevé, tout va bien. On visite des églises, dont une catholique polonaise construite par des exilés en 1881 (c’est l’unique édifice gothique de Sibérie) et une autre, anonyme, qui vient d’être repeinte (impressionnant et vraiment joli). Après on est allé au parc de la Jeunesse, où on espérait trouver le train des enfants. Il était effectivement là, avec au moins cinq chiens errants agissant comme une meute et un garde qui se la jouait. On est reparti. Le soleil est apparu au moins deux heures aujourd’hui, quel bien ça fait. On fait un tour au marché central, histoire d’acheter une ou deux bricoles de produits frais, ... sans oublier l’apéro !

Le 13 octobre 04 - 18°c

Aujourd’hui y’a pas grand chose qui a été. C’est assez démoralisant. Déjà, au lieu de se lever à 7h30 comme le préconisait notre réveil, pour aller au bord du lac Baïkal à Listvianka, on s’est levé à 11h00. Bon, on fera gaffe demain ! On se dirige vers le musée régional ; fermé. Ok, on va pas insister. On ira ailleurs. On va à l’église du Sauveur qui renferme un autre musée avec, entre autres, une collection d’animaux empaillés et d’anciens vêtements. On monte au clocher où il y avait des tas de petites cloches. On est aussi allé au monastère Znamenski (ou on a attendu au moins une heure le bus), très joli. L’après-midi, on se dirige à la gare pour prendre le billet pour le Circumbaïkal. Il ne circule plus. Notre but de voyage en Russie s’effondre, pas de tour en train à côté du lac Baïkal, sur l’ancienne voie du Transsibérien. Pis les Russes ils sont vraiment antipathiques, ils t’envoient chier et ils veulent pas te rendre service (pas tous, d’accord. Mais quand même !)

Le 14 ocotbre 04 - 8°c

Tôt, très tôt le réveil ce matin ! On prend le bus pour Listvianka, c’est à côté du lac Baïkal (où la ligne du Transsibérien passait avant). Deux heures de trajet en bus qu’on se demande comment il tient debout ; au millieu de forêts de pins et de bouleaux, de marécages gelés, et c’est à peu près le seul paysage visible ; à travers une route au tracé droit qui monte et qui descend. Listvianka est un petit bled qui s’étend néanmoins sur 4 km. de long. À l’arrêt du bus, il y a des femmes avec des fumoirs et des poissons du lac dedans (excellent, tendre, fumé à souhait, très bon). On est allé se promener sur différents points de vue où un sublime panorama s’offre à nous ; lac d’une beauté parfaite, montagne “alpine” derrière, quelques rayons de soleil contribuant chaleureusement au tableau. En fin d’après-midi, on prend le bateau pour Port Baïkal, 3 maisons, un port et des rails. Une demi-heure après, le retour pour Listvianka, et un mini-bus-taxi pour Irkoutsk. Une journée tranquille et agréable qui a mieux été que ce que l’on craignait. Une douce soirée s’annonce, un bon repas, et un matelas avec plusieurs resort !!

Le 15 octobre 04 - 8°c

Départ assez tôt pour se rendre à Slioudianka, voire si la ligne du Circumbaïkal circule quand même. Le train roule à 30 km/h. ou en tout cas pas plus, s’arrête à tous les bleds comprenant au moins une maison et passe à travers des forêts vallonnées jusqu’au lac Baïkal. Le ciel est bleu et il fait bon dehors, premier vrai jour de soleil. Finalement, le train circule et part dans quelques minutes. Le train, c’est une locomotive, un wagon-magasin (style camion-migros), deux voitures-couchettes ouvertes et un wagon fourgon. Depuis Slioudianka jusqu’à Port Baïkal (100 km.), on suit les rives du lac lentement (6 heures à l’horaire), prenant du retard lors des arrêts dans les villages (à cause du wagon-magasin). C’est magnifique. Arrivés à Port Baïkal, on est 7 touristes (3 Allemands et 4 Suisses) à espérer un pêcheur pour nous faire passer jusqu’à Listvianka. Le dernier bâteau est parti il y a plus de deux heures. Heureusement, les 2 autres Suisses ont appris le russe et le parlent. Elles arrivent à trouver un Russe qui serait d’accord mais qui hésite sur le prix... et qui n’est plus d’accord. C’est le genre de type qui n’est jamais à jeun, balafré, qui aboie au lieu de parler (l’intonation russe, il paraît que c’est normal !) et qui drague toutes les filles. Tout pour mettre en confiance. Les autres préfèrent partir. On reste avec les deux miss qui parlent russe et on se retrouve à dormir chez ce type. C’est une maison d’une pièce plus une cuisine, pas isolée et pas chauffée. À la cuisine, il y a diverses choses dont 3 seaux ; deux remplis d’eau, pour la cuisine et la vaisselle, et le dernier vide, c’est les toilettes. À ne pas confondre. Il nous apporte du bois, s’attarde, veut qu’on partage un verre de vodka avec lui, critique, bref on le fout dehors. Il y en a marre, on veut dormir. Il n’y a qu’un lit et un grand plancher. On n’a pas de sac de couchage. On a déjà froid. On se couche, gelant, ressemblant à un bonhomme Michelin, se souhaitant bonne nuit et en espérant dormir un peu. Le réveil sonne dans 6 heures pour le premier bateau pour Listvianka, de l’autre côté.

Le 16 octobre 04 - 14°c

On a crevé de froid, heureusement que le réveil sonnait tôt. En un quart d’heure on était levé, tout était paqueté et on se dirigeait vers le port. Le bateau était là, prêt à partir. Il fait nuit, un magnifique ciel étoilé, le bruit des vagues, un air glacial, ça va. De l’autre côté, on va attendre le bus pour Irkoutsk, on quitte les deux Zürichoises qui restent dans ce bled. Nous on se jette dans le bus, deux heures et nous voilà de retour à Irkoutsk. Après une bonne douche, on sort visiter le musée régional qui s’intéresse aux peuples sibériens et à leur culture nomade. C’était assez intéressant et il y avait pleins d’habits, d’outils, de photos, ... Ensuite on est allé visiter la maison d’un décembriste. Le bâtiment est superbe, l’expo ne nous apprend rien de nouveau. Il y a surtout des photos de famille et du mobilier d’époque. À 16h00, on se rend au cirque d’Irkoutsk. Deux heures de spectacle éblouissant et décevant. Avec des clowns entre-deux et un orchestre qui ne joue qu’au début et à la fin. Crevé on se couche. On devrait, normalement, prendre le train tôt demain pour la Mongolie.

Le 17 octobre 04 - 12°c

Non, on est encore à Irkoutsk pour une nuit. L’agence de voyage s’est trompée d’un jour et on ne part que demain matin (tôt quand même). Et le pire c’est qu’on a pas pu faire une grasse matinée parce que l’hôtel du cirque était complet le lendemain et que à huit heures toc-toc-toc, on venait nour réveiller pour être sûr que l’on se lève pour partir. Après avoir trouvé un logement, cher, on va au marché se réapprovisionner en diverses choses dont des salades et charcuteries. Le marché c’est vraiment cool. Il est grand et on trouve tout ce qui peut se manger. Dans l’après-midi, on prend le bus pour aller visiter le musée de l’architecture en bois. Hyper-intéressant, sorte de Ballenberg. Il y avait des campements Evenk, des yourtes Bouriates, tout un village en bois avec des maisons traditionnelles, une église, une école, différentes maisons avec de l’artisanat dedans. C’était chouette. Pis on attend le bus du retour. On se couche tôt !

Le 18 octobre 04 - 8°c

À 4h00 du matin on se lève. La dame est venue nous apporter notre petit déjeuner à 4h30. À 5h00 on part de l’hôtel pour la gare et à 6h00 le train part d’Irkoutsk. On fait le tour sud du lac Baïkal, on traverse la réserve naturelle des Bouriates et on remonte la Selenga jusqu’à Oulan Oude. Cité immeuble-poubelle, bidonville sale, poussière, vraiment pas terrible. À partir de là, on bifurque vers la Mongolie. On quitte les forêts de bouleaux pour des collines d’herbes rases. Les arbres disparaissent, la terre devient sable, il n’y a plus d’habitations et le train, tranquillement, traverse le paysage. À 18h00, on arrive à la douane Russe. Quel bordel. On attend. Les douaniers fouillent tout. À 23h00, on arrive à la douane Mongole (30 km. plus loin). Rebelote. Les douaniers découvrent une cache pleine de yaourts. Des cris, on s’engueule. Crevé on se couche après 8 heures de douane !

Le 19 octobre 04 - -1°c

On se lève, avec le soleil, sur les collines désertiques de la Mongolie. Il n’y a rien. Au sortir du train, il fait froid. Il y a des tas de gens qui attendent les Russes qui viennent travailler à Erdenet. Et puis tout d’un coup, il n’y a plus personnes. On se rend compte que la ville est un peu plus loin (en fait, à 10 km. de la gare), là où il y a des cheminées qui fument et des usines. On commence à marcher. On fini par faire du stop. Sans trop de problème, on arrive en ville. But premier, changer de l’argent pour avoir de la monnaie local, ensuite manger. Erdenet est une ville d’il y a 25 ans seulement. C’est une rue principale au milieu de rien et d’usines, avec des immeubles autour. Il n’y a rien à faire. On retourne à la gare en taxi collectif (avec de l’argent c’est plus facile !) pour acheter nos billets de départ pour le soir même. On doit attendre l’ouverture des guichets à 14h00. On rencontre un couple mongol, en habits traditionnels et curieux de nous voir ici.

Après avoir enfin nos billets, on est allé se promener dehors. On a marché environ 1 heure à travers les collines et puis on est tombés sur un troupeau de chevaux. En bas, il y avait quelques yourtes. Et puis un cavalier est arrivé, nous a salué, et est allé chercher le troupeau. Cool. On regrette vraiment l’impossibilité de communiquer à cause de notre méconnaissance de la langue locale. On retourne à la gare. Le train part à 20h00 pour Ulan Bator.

Le 20 octobre 04 - 0°C

Quelle tempête ! On a eu peur que le train ne tombe des rails, on entendait le vent à travers la fenêtre. Au réveil, on est arrivé à Ulan Bator. La capitale était recouverte d’un fin manteau de neige blanche. Excellent. Quelqu’un nous attendait à la gare. On commence notre excursion d’une dizaine de jours avec e-mongol. Aujourd’hui, visite d’Ulan Bator. D’abord l’hôtel ; top-luxe avec petit déjeuner. Ensuite on est allé à la gare chercher nos billets de train pour Datong. Après, visite du musée national de l’histoire mongole, énorme, qui présente des expositions sur les sites funéraires antiques, l’art folklorique et les cultures ethniques, les objets cérémoniels bouddhistes. On est allé voir le Gandantegchinlen Khiid (c’est le plus vaste et le plus important monastère de Mongolie). Au centre, il y a un immense temple qui renferme une statue de 25 m. de haut. L’entrée au marché est payante. Mais c’est immense. Il y a de tout. De l’entretien des chevaux à l’alimentation en passant par les habits traditionnels ou les jeans. Ensuite, on est allé jeter un œil sur les 5 ou 6 locomotives à vapeur qui campaient à côté des voies du chemin de fer. À 18h00 on est allé voir le Palais de l’ensemble Tumen Ekh qui présente un spectacle intégrant des démonstrations de Khoomi, chant guttural mongol très particulier, des danses et des récitals de morin khuur (vièle à tête de cheval). Le soir on goûte à la cuisine mongole.

Le 21 octobre 04 - 2°C

Départ mouvementé. Un quart d’heure après notre rendez-vous, Gana (notre contact et patron d’e-mongol) vient nous chercher. On va jusqu’à leurs locaux. Il nous présente notre chauffeur/mécanicien et notre interprète/cuisinière. Le premier est mongol est il ne parle que très rarement. La deuxième est également mongole, mais parle anglais. Après une photo de départ, on grimpe dans notre bus UAZ chargé à bloc. Après 10 min. de route, on tombe en panne. Bon, ça commence bien. On fini par partir, 75 litres d’essence en plus dans les soutes.

On quitte la route goudronnée pour un chemin de terre à travers la steppe partiellement enneigée. Il faut imaginer que ce chemin a énormément de trous et de bosses... Ça secoue dans tous les sens et l’on ne revoit plus la ligne d’horizon à sa place ? Tout autour de nous il n’y a rien. C’est le désert. Au fond quelques montagnes. Ici et là, des troupeaux. On se rend à Bayan Onjuul où une famille devait nous accueillir pour la nuit, mais elle a enlevé sa yourte et est allée à trois jours de là. On recherche une autre ger capable de tous nous accueillir pour la nuit. Finalement, après quelques essais, on trouve un campement de 5 yourtes. On peut dormir dans l’une d’entre elles. En plus des parents, on pense qu’il y a 3 enfants, on ne sait pas où ils iront dormir mais cela ne semble poser de problème à personnes. On part voir des grottes juste derrière le campement. On ne les trouve pas. Notre guide est très gênée. Nous on s’en fout.

Le 22 octobre 04 - 5°C

On visite les environs. Hier nous avons parcouru environ 150 km. en 5 heures de UAZ, terrible. Donc repos maintenant. Après le déjeuner, on est allé marcher vers un lac. De nos yourtes, on l’apercevait à 20 minutes à pied dans la steppe. La steppe c’est plat. On a mis un peu plus d’une heure et on ne l’a pas trouvé. En fait, c’est un lac salé asséché. On marcha sur du sable avec une couche de sel dessus. Vraiment fou. Après le repas de midi (une soupe avec des patates, des carottes, un oignon et des raves) on est parti à travers la steppe pour faire une balade à dos de chameau. Les propriétaires des bêtes étaient vraiment cool. Nous avons fait environ une heure de dos de chameau. Ils ont une chouette tête. Ensuite, on nous a fait goûter du thé au lait de chamelle ; on buvait du chameau ! Puis on est allé découvrir la grotte, mais elle est suspendue dans la paroi et on ne peut pas y accéder sans corde. On rentre souper.

Le 23 octobre 04 - -2°C

Comme hier matin, on se fait réveiller par la dame à qui appartient la yourte. Elle entre, allume le feu avec de la bouse de vache, et repart. Nous, on se lève et on range nos affaires. La dame revient, ouvre le couvercle du fourneau, met une énorme bassine, la rempli à ras bord d’eau, met une grosse pincée de sel et une autre d’herbe (thé spécial, en fait), pose un couvercle et s’en va. On déjeune. Lorsque son eau bout, elle revient mettre un peu de lait. Quant ça bout à nouveau, elle le filtre et le met dans les thermos et voilà le thé salé au lait mongol. On s’y habitue.

On part à 9 heures direction nulle part. On traverse une steppe, encore une autre steppe et encore une. Ici et là des troupeaux. On aperçoit de temps en temps des gazelles sauvages ou un aigle. Au loin des montagnes, le chemin serpente toujours autant. Il y a de plus en plus de neige, on doit prendre de l’altitude. Au loin, miracle, il y a une pseudo-ville ; après l’avoir traversée on arrive sur une vraie route goudronnée, droite, toute droite. Elle nous mène jusqu’à Mongol Altaï Camp, un camp de yourte pour touristes. Super. Au moins, à cette saison, on est les seuls. Chauffé au feu de bois, on passe une agréable soirée (200km., 6 heures de UAZ).

Le 24 octobre 04 - -7°C

Il a soufflé pendant toute la nuit, une vraie tempête. Au matin, on se rend compte qu’il a de nouveau neigé, et c’est spécial vu qu’on est entouré de sable !! Après le déjeuner, on va se promener dans les dunes. On s’aperçoit que le banc de sables n’est pas très large, mais très long. C’est cool et on s’en fout partout.

On part du camp pour touristes. On a environ 90 km. à faire. Au début une route goudronnée, à la fin on roulait à travers les collines enneigées (il ne devait même pas y avoir un sentier). On arrive vers des yourtes où l’on est invité à boire du thé au lait. Les gens ont l’air très sympas. L’après-midi, on va faire une ballade à dos de cheval. Vachement chouette, pis les chevaux étaient cool. À la fin de la promenade, on a ramené un troupeau de vache (à la cow-boy, sauf qu’on est en Mongolie et qu’il y a de la neige). Le soir, tout un troupeau de moutons et de chèvres était devant les yourtes, et je suis allée traire une vache. Pas facile, mais vachement cool !

Ce soir, le thermomètre tombe à -17°c, il fait nuit et ça caille vraiment. On se brosse les dents dehors.

Le 25 octobre 04 - -6°C

Enfin une bonne nuit de sommeil, emmitouflé dans nos sacs de couchage (prêté par l’agence !), 2 ou 3 couvertures par-dessus, une douce chaleur est là. En plus notre chauffeur a mis en route le chauffage tout va bien. Après le déjeuner, on est descendu en ville (à Karakorum) voire le monastère Erdenezun. À la base, il y avait plus de 100 temples mais après quelques guerres il n’en reste actuellement plus que 3. Ils sont bien décorés, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. On est entré dans l’un des lieux de prières durant l’office. C’est spécial. Il y a des moines au centre qui chantent en cacophonie (il paraît en tibétain) de temps à autres ils font une halte et jouent de la timbale, soufflent dans un coquillage ou tapent du tambour, et ils recommencent de plus belle. Vraiment étonnant. Autour il y a diverses décorations.

À Karakorum, on a pu prendre une douche avec de l’eau chaude. Un vrai miracle qui coulait au goutte à goutte. C’est là qu’on se rend compte de son importance ! Après une longue attente, on revient vers la famille qui nous héberge. On refait une petite ballade à cheval. Il n’y a pas de vent aujourd’hui, il fait meilleur et c’est plus sympa (même que je suis une miss et donc je n’ai pas le droit de tenir les rennes de mon cheval !) On fait même du trot et sur leur selle en bois c’est assez désagréable.

Il est 19h00, il fait nuit noire. Ici et là quelques belles étoiles qui ressortent bien. On est crevé. Après une discussion avec les habitants, on va se coucher.

Le 26 octobre 04 - 2°C

On se lève sans trop se stresser. Aujourd’hui, il est prévu d’aller visiter le monastère Tovhon à environ 65 km. de la famille où l’on dort. On part en continuant la vallée, on s’approche d’une rivière (la 2ème plus grande de Mongolie), elle est gelée mais on la passe à gué, ça glisse un peu mais avec le tout-terrain du UAZ on risque rien ! Puis après on remonte la rivière sur le côté, quand y’a des crues, là où c’est bien caillouteux. On aperçoit même des cygnes ! Exceptionnel ! Bref, après 3 heures de route on s’arrête. Il y a des yacks ; ce sont de grosses vaches à longs poils avec une queue comme celle des chevaux. Après manger on part à pied sur la colline, la route est trop raide et enneigée pour y aller en bus. Une heure après on atteint le sommet ; le monastère est là. Il y a un moulin à prières, un arbre avec des lambeaux de tissus dessus, une yourte où le(s) moine(s) habite(nt). Quelques marches, on arrive au sommet du rocher, il y a une palissade et ensuite une petite maison du style “chinois”, des monuments, des grottes, une superbe vue, et on redescend. La nuit tombe et on n’y voit presque plus rien. L’état de la piste n’est pas des meilleurs mais on roule assez vite. De retour aux yourtes, on est crevé. On mange un léger casse-croûte et notre guide sort une bouteille d’alcool fort pour fêter notre dernier soir ensemble, eh oui, déjà. On discute autour de la table avec notre guide et notre conducteur, ainsi qu’avec la famille qui nous héberge. Vraiment chouette.

Le 27 octobre 04 - 4°C

On s’est levé assez tôt car on a plus de 300 km. à faire aujourd’hui pour rallier la capitale. Après être sorti de la vallée, on roule sur une bonne route fraîchement goudronnée. Mais assez vite, on retrouve une route en béton avec suffisamment d’espace pour les trous. Notre moyenne diminue. On retrouve quand même les steppes à perte de vue, quelques montagnes au fond, un ciel bleu. Environ 100 km. avant Ulan Bator, on s’arrête au parc naturel d’Hustai où l’on peut observer des chevaux sauvage de Przewalski ou takhi. Il avait entièrement disparu de Mongolie et, grâce à l’aide de zoos, il est lentement réintroduit. C’est assez impressionnant. Il est brun, de petite taille, a une assez grosse tête, bombée, sa crinière tombe et repousse (comme des cheveux).

On arrive à Ulan Bator à 19h00. Ensuite on va souper avec le directeur et la guide, qui nous a écrit en Mongol. Après avoir remercié tout le monde, on rentre dans notre hôtel 4 étoiles !!

Le 28 octobre 04 - 9°C

Départ 8h00, quitter la Mongolie, arriver en Chine, une journée de train. On est avec deux Américains dans le compartiment. Ils sont plutôt cool et avec pas mal d’humour. Après avoir quitté la ville, on roule en méandres à travers la campagne, on atteint le désert de Gobi où, petit à petit, l’herbe disparaît, la terre devient poussière, le sable apparaît, la chaleur aussi. Il y a quelques chameaux et des gens. Ils sont là, on ne sait pas comment. À 19h30, on passe la douane mongole, on ressort à 21h00 avec 30 minutes de retard. À 21h20 on arrive à la douane chinoise. Il y a le changement des bogies qui se fait. Des ouvriers détachent chaque voitures et les soulèvent en laissant les bogies sur les rails. Ils enlèvent les bogies et les remplacent par les autres avec le nouvel écartement, et reposent les voitures. Excellent. On quitte la douane vers les 1h00 du matin. Normalement, on arriverait à Datong à 7h00.

Le 29 octobre 04 - 12°C

On a quand même un peu de retard, mais ça va. Voilà la Chine, cette étrange écriture, ces gens. On se réjouit. On n’a pas pu sortir de la gare car tout le monde nous a poussé vers le CITS (Chine International Tourisme Service) qui s’occupe des touristes étrangers. C’est pratique finalement car on a un hôtel pas trop cher rapidement et une visite culturelle pour le lendemain.

Les gens sourient toujours. On est regardé bizarrement, tout le monde se retourne sur notre passage. Des fois ils disent “hello” et lorsqu’on répond, ils rient. La ville est polluée, c’est assez poussiéreux. Il y a une chouette artère au milieu avec pleins d’échoppes de tout. On ne peut rien déchiffrer. On visite le mur des 9 dragons, le monastère Huáyán Sì, qui fut bâti en 1140 sous la dynastie Jin, et Shànhuà Sì, un temple reconvertit également en musée. Après de petits soucis de change, on rentre à l’hôtel boire l’apéro avec un vin médiocre qui sent le vinaigre et ressemble à du jus de raisin sucré, et des graines dures à se faire casser les molaires. C’est cool la Chine, hihi !!

Le 30 octobre 04 - 8°C

Le temps est maussade. Il pleut et il y a du brouillard. On va faire une petite balade organisée par le CITS. D’abord, visite des Grottes de la Crête nuageuse. Elles ont été taillées dans des falaises, s’étendent sur près d’un km. et abritent plus de 50’000 statues bouddhique. Dans quelques grottes, les murs sont entièrement sculptés ou peints et il y a soit d’énormes bouddhas assis, soit des pagodes, taillés dans la pierre. Ensuite, on est allé voir le monastère suspendu, c’est-à-dire qu’il est contre une falaise à 50 m. au-dessus du sol et qu’il tient grâce à des poutres perpendiculaires à la roche et à des pieux posés en contrebas. Il existe depuis plus de 1’400 ans, ces divers bâtiments sont reliés par des corridors, des ponts et des passerelles, et ils contiennent des statues des dieux et de bouddhas en bronze, en fer et en pierre. Vertigineux ! À noter aussi qu’on a profité d’un repas traditionnel inattendu. Il est 18h00, et on rentre à l’hôtel sous la pluie.

Le 31 octobre 04 - 5°C

Ce matin, c’était assez drôle. On se lève ; le temps est un peu gris, mais on voit quelques rayons de soleil, il y a bon espoir. On va déjeuner, et lorsqu’on revient, 5 min. plus tard, il y a un brouillard tellement épais qu’on ne voit rien à 2 mètres. Comme le smog de Londres. Le charbon est utilisé encore partout ici. On va essayer d’aller voire l’usine de locomotive de Datong, mais après 45 min. de bus dans l’à-peu-près bonne direction, on ne trouve rien. On rentre. Il commence à pleuvoir des cordes, il y a des éclairs, il neige à gros flocons humides et puis d’un coup plus rien, le soleil revient et il y a même du ciel bleu. Après une petite bouffe chinoise (de la soupe de "spätzlis", du tofu et un œuf dur, à manger avec des baguettes chinoises) on rentre. On en a pleins les jambes et il commence à faire froid (même l’hôtel ne chauffe que la nuit !!)

Le 1er novembre 04 - 7°C

À sept heures, comme toutes les autres heures d’ailleurs, l’horloge de la gare nous réveille de sa douce mélodie ! Il est grand temps de se lever, d’aller manger notre déjeuner avec des baguettes, de faire mille et un sourires et d’en s’en aller. Direction Fengzhen. Le train est plein à péter, il y a un brouhaha infernal, de la fumée, les sièges ne sont pas ce qu’il y a de plus confortable mais au moins on est assis. Sur notre grande carte de toute la Chine, la muraille passe juste en-dessous de Fengzhen. Alors dès qu’on la voit, on sort du train. En théorie ! En pratique, c’est la dame devant nous qui nous a dit qu’on était arrivé, on n’a pas vu de muraille ou de mur en ruine qui pourrait se voir depuis la lune... Dans la ville, on se dirige vers le nord pour essayer de prendre quelques photos. On croise une grosse truie, et, plus loin, une vache. On s’enfile dans une échoppe pour le dîner. On s’en sort à 6 ¥ (1 € = 7,67¥) pour les deux, une énorme soupe, salade et thé. Incroyable !

Le 2 novembre 04 - 13°C

C’est le jour du but de notre voyage, la dernière destination du trajet en train, Pékin. Après nos boulettes du déjeuner, on prend un train plus confortable que la veille, et, doucement, on quitte Datong, son brouillard et ses pains au safran. Au début, le paysage est plat avec ici et là d’énormes falaises de plusieurs mètres à la verticale et replat en bas. En haut comme en bas, on voit les restes de champs de maïs. Des fois il y a un âne qui labour, ou le paysan qui coupe les tiges de maïs et les entasse. Les champs sont des petites parcelles entourées d’un canal d’irrigation fait en terre. Plus loin, il y a des champs verts (choux, laitues, ...?) qui contrastent avec le jaune du maïs. Deux heures avant l’arrivée, on entre dans de superbes gorges. La vue est spectaculaire (entre les tunnels, et encore, il faut être du bon côté !!). L’arrivée à Pékin se fait par des usines et des fabriques. On prend le métro, on trouve l’auberge, puis on va visiter de la ville. Elle est très animée et il y a des bistrots un peu partout. Sur la place, des étudiantes d’arts nous emmènent visiter leurs œuvres. Puis on va manger une fondue mongole. Repas de fête.

Le 3 novembre 04 - 15°C

Notre auberge est dans un vieil hutong rénové, c’est excellent. Les ruelles sont animées, on s’y ballade volontiers et on est situé à deux pas de la place Tiananmen. Cette place est énorme, avec le mausolée de Mao au centre. Au nord et au sud il y a plusieurs énormes portes en forme de pagode. En haut, après le passage de plusieurs ponts sur les canaux, on atteint la porte de la Cité Interdite. Il y a un peuple fou ! (tout le monde avec des casquettes rouges et un drapeau devant le groupe !!) À l’intérieur, il y a plusieurs maisons prestigieuses, ensuite des espèces d’hutongs impériaux superbement décorés et un parc. On sort de la cité pour aller au Jingshan Park on l’on a une vue sur toute la cité. Beau. Ensuite on s’est enfilé au Baihai Park, au bord d’un lac paisible. En remontant l’eau on est allé un peu plus haut que Jishuitan déguster enfin la spécialité de Pékin, un canard laqué. Succulent.

Le 4 novembre 04 - 12°C

En route pour le palais d’été. Il faut environ 1h30 de trajet avec un bus supposé express à cause du prix ! Bref, son parc est agrémenté d’un lac, ses temples, pavillons et ses immenses galeries-promenades servaient de villégiature à la cour impériale qui échappaient ainsi à la chaleur étouffante de la Cité Interdite. Avant 14h00, on tâche de dîner. On s’enfile dans un petit bistro, désigne un truc au bol sur la carte écrit en chinois et on se prépare, baguettes en main, à recevoir quelque chose. C’était pas mal et pas cher. L’après-midi on tente de trouver l’entrée de l’ancien palais d’été qui fut détruit durant la seconde guerre de l’opium (1860). Pratiquement tous les bâtiments disparurent dans les flammes, qui épargnèrent tout justes les vestiges brisés de quelques colonnes et panneaux de marbre. Il y a néanmoins pas mal de lacs et de ponts. À 18h00, la nuit est déjà tombée. On rentre en bus mais celui-ci s’arrête à la hauteur du zoo. On continue en métro. Pour le souper a essayé de prendre une brochette dans les rues animées mais, malheureusement, le soir, tout est fermé. On rentre, y’en a pleins les baskets !!

Le 5 novembre 04 - 16°C

Au réveil ce matin, il fallait manger quelque chose de tassant car on pensait prendre un bus pour aller voir la muraille (2ème essai…). On se retrouve devant une soupe à la fous-y-tout-surtout-l’intérieur-d’une-bête ! Super. Changement de programme ; à la gare routière personne ne nous comprend et nous on ne comprend pas grand chose. On visite le temple des Lamas, le plus pittoresque de Pékin, avec sa magnifique toiture, ses fresques et sa statue en bois du Bouddha. Ensuite direction le Collège Impérial au temple de Confucius. Intéressant pour son calme. L’après-midi on va au zoo voir les pandas. Les cages sont petites et les animaux en mauvais états. Triste. En ressortant on mange un bambou (un peu de bois, beaucoup de jus, bon !) et on rentre. Demain le réveil sonne tôt.

Le 6 novembre 04 - 12°C

Visite de la Grande Muraille. On a pris un tour que propose notre auberge qui consiste à aller à Jinshanling en bus, de relier ce site à celui de Simataï à pied (environ 10 km.) et retour en bus. La journée s’annonce belle.

Jinshanling est une muraille très bien refaite, le sol est plat, il y a des murs des deux côtés de l’allée, c’est chouette et agréable d’y marcher même s’il y a de fortes montées et de fortes descentes. La difficulté c’est les marches qui sont de tailles différentes et de hauteurs variables, comme tout au long du parcours d’ailleurs. Lorsqu’on quitte le site de Jinshanling (on le remarque facilement !), il n’y a plus de jolis pavés, la route devient un parcours, il n’y a plus de barrières, il y a des arbustes, les montées deviennent très difficiles, les tours de guets sont en ruines. Des fois on doit descendre de la muraille et marcher à côté tellement le chemin est impraticable. La vue est somptueuse. On voit la muraille cheminer sur la crête de cette chaîne montagneuse. C’est hallucinant. À certains endroits, la montagne est tellement raide qu’on remet en question l’utilité d’une telle entreprise. En arrivant au site de Simataï, le chemin redevient beau propre, tout refait. Des vendeurs ambulants ont suivis des touristes jusque là, ils font 2 aller-retour par jour, et nous on est crevé après 3 heures de marche et 10 km. dans les jambes, une vue superbe et un t-shirt trempé !!

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Le 7 novembre 04 - 10°C

C’était une journée plutôt chaotique. On devait confirmer notre vol, ça n’a pas été (le bureau a déménagé, au téléphone personne ne répond et on pense qu’aujourd’hui c’est dimanche). Alors on a été à la gare pour voir le Transmongolien arriver, ça n’a pas été (on ne l’a pas vu et puis c’est tout un bordel pour aller sur le quai, il faut trouver l’entrée de la salle des arrivées, le guichet pour les billets de quai et le bon quai). On est alors allé au parc du temple du ciel, c’est un très joli parc dont l’entrée est payante et toutes les choses à voir à l’intérieur sont repayante. Le parc est, lui, paisible. On voulait, pour finir, aller voir un spectacle d’acrobatie, spécialité chinoise, mais là non plus ça n’a pas été. Ce soir on se couche pour oublier !

Le 8 novembre 04 - 13°C

Après avoir enfin pu confirmer notre vol, on va à la gare principale de Pékin pour se rendre à Tanggu, via Tianjin. Le chemin semble interminable ! À Tianjin, on a à peu près deux heures, alors on en marche une dans un sens, et l’autre pour revenir à la gare. Entre deux on passe quand même dans la rue de l’Ancienne Culture, qui est une reconstitution d’une artère de la Chine ancienne. Elle est bordée de bâtiments traditionnels et l’on peut y trouver tous les souvenirs possibles et imaginables. Ensuite Tanggu. On voulait y aller, à la base, pour y voir l’océan, mais on a qu’une heure sur place et le port se trouve à plus de 7 km. Bon, on prend un taxi, 5 min. au port, le temps d’apercevoir la flotte et des bateaux, et on reprend le taxi. Quatre heures de train après, on arrive à Pékin. Grosse journée pour presque rien. Déçu. Dernière nuit à Pékin, on range nos affaires, on achète les derniers trucs (dont un canard laqué !) et on se couche, comme d’hab. crevé !!

Le 9 novembre 04 - 11°C

Dernier jour dans cette ville fascinante, on se prépare gentiment à partir. Le matin, on est allé voir le Temple de la Charité universelle qui abrite le siège de l’association des Bouddhistes chinois, ainsi que le Dagoba blanc du temple Miàoying qui rassemble des milliers de statues bouddhiques tibétaines et une grande tour blanche de style Népalais dans la cour extérieur qui rappelle les accords entre le Tibet et le Népal. Dans l’après-midi on prend un bus pour l’aéroport et, une heure après, on arrive dans cette immense structure. On check nos sacs à dos et on attend, plus de deux heures. Au passage de douanes, on sonne de tous les côtés, on nous confisquera au final le couteau à saucisson, une paire de ciseaux, notre bière tsingtao et on nous rendra de justesse nos deux couteaux Suisse. On embarque dans l’avion à destination de Shangaï et l’on part avec déjà 30 min. de retard. Deux heures de vol après, on atterrit, on récupère nos affaires et l’on attend jusqu’à minuit le vol pour Paris. Le décollage ne s’est pas fait par palier et l’on a eu le même souper qu’au dernier vol. Vraiment cool.

Derrière les larges boulevards de Pékin, on a quand même découvert des trésors culturels et historiques.

Le 10 novembre 04 - 10°C

On vole à peu près à 9’500 mètres d’altitude, la température extérieure est de -49°C et l’on vole à 800 km/h. On est partit de Shanghaï à 0h00 et l’on atterrit à Paris à 11h30 heure de Pékin, c’est à dire 4h30 locale. On a pas quitté la nuit de tout le parcours, c’est démoralisant. À Paris, il pleuvine. On prend le RER et l’on va poser nos affaires à la gare de départ, puis prendre le petit déjeuner (très cher) à l’Express Bleu rénové ! À 9h00, on va au Jardin des Plantes se promener et l’on y découvre une ménagerie que l’on visite. C’est excellent d’y voir des animaux qui ont l’air en pleine forme. À midi on prend un plat du jour et à 13h40 le TGV pour Genève. Enfin une terre connue, des toilettes confortables, de l’eau potable, ... Nos points de repères.

La fin d’un voyage arrive toujours trop vite.