A travers l'Europe

L'Europe, du nord au sud, de l'est à l'ouest

La Péninsule ibérique

Automne 2003



Ce voyage nous a mené à faire le tour de la péninsule ibérique, essentiellement en train. Nous avons longés la côte nord grâce aux chemins de fer à voie étroite d'Euskotren et de la FEVE, visité Bilbao et St-Jacques de Compostelle. Ensuite, nous sommes descendus sur Porto et Lisbonne sans oubier de faire un crochet par Villa Real, rejoint grâce au train à voie étroite circulant au départ de Regua. Les musées du tram de Porto et de Lisbonne n'ont bien entendu pas étés oubliés.

Le trajet du retour nous a fait visiter Séville, Algeciras, Gibraltar et même Tanger. Ensuite, ce fût Valence, puis une traversée en bateau en direction des Iles Baléares, îles que nous avons bien entendu visité en train. Le chemin de fer de Palma à Solèr vaut d'ailleurs à lui seul le détour pour les paysages traversés. Après une nouvelle traversée en bateau, une petite visite de Barcelone et des oeuvres de Gaudi, le dernier trajet se fait allongé dans une des voiture-lit du trenhotel Pau Casals, qui ne circule d'ailleurs plus depuis décembre 2012.

Le mieux, c’est quand même de reprendre ceci depuis le début, et dans le détail…

21h54, Genève. Voilà. On embarque à bord d’un train. On remet ça ! (on pourrait croire qu'on en est blasé, mais pas du tout.. au contraire !) L’envie de faire le tour de la péninsule Ibérique en quelques jours. De quoi nous faire rêver !

Direction Hendaye ; notre train de nuit nous offre même une bouteille d’eau, une pochette surprise et de nouveau drap-duvet jamais testé et certainement pas approuvé ! Il a fait très froid !! À destination on a pris une espèce de métro qui joue au tram tout en faisant le train longue distance. On aperçoit de temps en temps la mer. Cool !! Et puis vient Bilbao, avec son architecture, ses ponts et bien sûr, le musée Guggenheim.

Il pleut. Le temps est gris et il pleut. Nous parcourons la magnifique ligne de chemin de fer qui longe toute la côte nord de l’Espagne et il pleut. C’est couvert et on ne voit rien. De plus, on a dû s’arrêter plus de quatre heures sous la pluie (mais au bord de la mer) à Santander. C’est une ville où il n’y a rien à voir, et tous les magasins sont fermés l’après-midi (pour une fois qu’on était pas dimanche !). Puis voilà Oviedo. Arrivée à 20h45. Aucune office du tourisme, ni aucun plan et bien sûr tout est fermé (en même temps, vu l'heure...). Prenons la vie côté plaisir !! À gauche, après le feu à gauche et c’est dans la rue de l’hôpital central nous dit la guichetière. 40 min plus tard, on arrive devant un policier très drôle et qui se donne du mal ! Il nous ouvre la porte barricadée de notre auberge.

Le lendemain on est parti à 7h00 et c’était toujours le même vigil qui n’en revenait pas qu’on puisse le réveiller deux fois de suite en une nuit ! Oviedo-Ferrol en 6 heures avec des arrêts dans tous les bleds de la côte ! On aperçoit de temps en temps l’océan. C'est joli. Puis Ferrol-A Coruña on prend les chemins de fer espagnol (RENFE). Les paysages défilent toujours. Le nord de l’Espagne ressemble au Jura français. Beaucoup de pâturages avec des vaches et des cailloux. Pas de champs et peu de cultures (de sapins notamment !) Lorsqu’on arrive dans une ville, c’est un entassement de personnes dans des immeubles situés un peu partout dans la ville. C’est plutôt coloré étant donné que chaque fenêtre à son étendage avec la lessive qui sèche. Puis jusqu’à Santiago de Compostella, avec tous ces coquillages. Heureusement qu’on n'arrive pas trop tard parce qu’on n'a pas de logement et il commence à trop pleuvoir pour s’en foutre. C’est, ceci dit, une jolie vieille ville. Une rue par-ci, une rue par-là et hop, un bistrot où l’on s’enfile pour dîner. Au menu : churrasco con patatas y ensalada (ou quelque chose d’assez similaire !), dans tous les cas, y’avait large assez. En ville nous avons rencontré un chouette marché, composé de 8 halles en vieilles pierres. Là-bas on peut tout trouver, allant de la tête de cochon au fromage en forme de goutte d’eau en passant par les poulpes et tout le reste !! Vraiment fort.

6h30 départ de Santiago sous la pluie. Arrivée à Porto autour des 11h00. Entre deux, le Portugal nous montre de superbes gares en catelles peintes en bleu et quelques ceps de vignes.

L'entrée de la ville de Porto ressemble à une sorte d'amas de maisonnettes avec du pavé un peu partout et des églises aussi. L’auberge de jeunesse donne sur l’embouchure du Duro dans la mer, c’est vraiment magnifique. Vu que le temps n’est pas au beau fixe, il y a d’énormes vagues et ça gicle dans tous les sens. Le Duro est surplombé par 5 ponts grandioses. En visitant la ville, on s’est arrêté derrière la cathédrale où on film sur l’histoire de Porto nous a été projeté. Plutôt intéressant. En redescendant, on surprend, dans les vieilles ruelles, une musique mélancolique arriver jusqu’à nous. Plus loin, une bande de gosses joue au ballon entre les voitures parquées. En longeant le Duro, on croise un vieux tram qui circule quotidiennement et qui nous emmène directement au musée.

Le lendemain, nous avons de la chance, le ciel bleu est revenu ! En prenant notre déjeuner, on aperçoit le vent rouler les vagues. La mer est quasi déchaînée. Elle fait des rouleaux, gicle, tombe, mouille et nous en met plein les yeux. En appréciant l’architecture de Gustav Eiffel, on passe de l’autre côté du Duro où une cinquantaine de cave environ nous attendent !! Malheureusement, on est dimanche !! Néanmoins, on visite les caves Ferrera avec dégustation d’un porto blanc doux et d’un porto tawny doux. Après on s’est enfilé chez Vasconcellos, plus sympathique, on l’on peut déguster, au choix, un vintage, un 15 - 20 ans d’âge, un + 40 ans d’âge et des cuvées spéciales... Divins !

Pour notre dernière matinée à Porto, on retourne à Villa Nova de Gaïa (de l’autre côté du Duro) visiter une dernière cave : The House of Sandeman. C’est vraiment le show ! Après une petite ballade en ville, on loupe notre train, et, un café et deux heures plus tard, prenons le suivant ! Petite halte à Regua, ville au bord du Duro à une centaine de kilomètres de Porto. Là où débute le terrain AOC des vignes du vinho do Porto. Puis un autorail à voies étroites nous emmène dans une vallée parallèle où nous attend Villa Real. Une petite heure de recherche pour trouver notre gîte avant de pouvoir enfin manger chaud et de faire la lessive !

Hof ! Le réveil a vraiment été dur ! L’heure du déj. c’est l’heure du déj. !! On voulait être dans un petit village, et on se retrouve dans une grosse ville avec pleins d’immeubles moches et beaucoup de circulation. Nous sommes, néanmoins, parti au hasard d’une route, respirer l’air frais de la campagne du vignoble lorsque nous sommes par hasard tombé nez à nez avec la grille du domaine Mateus. On fini la journée par s’engueuler avec le chef de gare pour nos billets de retour. Nul !!

On quitte Villa Real avec aucun regret et on redescend sur Porto, puis sur Lisbonne. Le train est plutôt sympa car on a de la musique, et on atteint même les 200 km/h sur plusieurs parties du tronçon. Epatant !!

Lisbonne est une ville agréable avec de superbes rues piétonnes pavées, de jolis lampadaires. Bref, il semble qu’il y fasse bon vivre. À peine compris comment la ville fonctionne, qu’on se lance à la recherche d’un ancien collègue de travail qui a ouvert un bistrot à Corroios. Derrière Jésus qu’il nous avait dit ! On part donc de Lisbonne, prend le bateau, puis un bus, et deux heures de marche, on tourne à gauche, à droite, on se perd (les rues, et les maisons se ressemblent toutes !!) et puis quelqu’un nous embarque en voiture et nous dépose devant son bistrot... Enfin !! Maintenant qu’on sait où c’est, sûr qu’on reviendra. On repart avec un petit Moscatel. De retour, on va faire les courses et on tombe sur quelques spécialités régionales de salami et de fromage dont quelques-uns uns sont certainement venus à pieds ! Délicieux !!

On prend le temps d’aller à Sintra, à 28 km au nord-ouest de Lisbonne. La ville est une succession de collines boisées abritant des demeures extravagantes, des palais surréalistes et des jardins romantiques. Malheureusement, il commence à pleuvoir, et des cordes, et ça s’installe... On est foutu pour toute la journée. On rentre à Lisbonne faire des tours en tram. Il nous emmène dans la vieille ville, sur les hauteurs, dans des rues tellement étroites que les rails sont obligés de s’imbriquer entre eux. On frôle les baraques, les murs de cette Bairo Alto avant de rouler é pleine vitesse dans une rue 10 % de pente par forte pluie, avec vue sur le Tage !! On va visiter le quartier de Bélem pour manger le Pasteis, sorte de tartelette à la crème saupoudrée de cannelle. Un délice, et la baraque est superbe.

Le réveil a sonné au moins à deux heures du matin !! On part de Lisbonne avec le sentiment de n’avoir pas assez eu de temps pour la visiter. Ma foi, c’est comme ça. Direction Villa Real de Santo António, on passe à travers l’Algarve, paysage dépeuplé où n’est que sable et petits pins. Pour la frontière avec l’Espagne, rien de plus simple, un bateau par heure et c’est tout !! De l’autre côté, une station de bus superbe à 2 km du débarcadère. Un petit souci de fuseau horaire nous fait louper le premier. Pas grave, en milieu de nuit, on en prend un autre direction Séville. Et vive les auberges de jeunesse ouverte toute la nuit !!

Séville est une jolie ville avec un magnifique parc. Au milieu il y a un palais énorme de style architectural arabe avec pleins de catelles et de déco super belles. C’est tout. Le reste de la ville est moyenne et les gens détestables. Et en plus il pleut !! On découvre quand même, en dehors des nombreuses rues piétonnes, une espèce de vieille ville aux rues étroites super sympa. Apéro oblige, on goûte à leurs tapas. Tellement cool, qu’on rentrerait presque en zigzaguant !!

Nous partons pour Algeciras, dernière ville avant l’Afrique !! Le paysage qui déroule devant nous est superbe. Jusqu’à Bobadilla, les champs sont à perte de vue et les oliveraies se font de plus en plus fréquentes. Dépassé cette gare, les montagnes déserte et arides arrivent. Puis viennent de hautes montagnes vertes avec un petit fleuve qui, plus loin, fera de magnifiques gorges. Près du but, les cigognes sont de plus en plus présentes !! Ouah !!

Notre auberge de jeunesse se trouve à 8 km d’Algeciras, mais de notre chambre on a une vue superbe sur le golf, Gibraltar et l’océan. On décide, pour le fun, d’aller en Afrique. À 10 minutes du départ du bateau, on peut apercevoir deux touristes en train de courir dans le port pour trouver le quai d’embarquement. À 5 minutes, ils passent la douane, font leur check-in sur la passerelle avant de sauter dans le bateau qui gentiment s’en va !! On aperçoit déjà l’Afrique. Tanger, port de destination nous attend les bras ouverts. Et, au pied du bateau, quelques guides officiels nous vantent leurs services. Nous voyant refuser, ils n’insistent même plus !! Premier arrêt, le bureau de change. Ensuite on va boire le thé. Ce haut verre brûlant avec de la menthe fraîche flottante le tout saturé de sucre. Puis on s’enfile dans la médina, centre historique où les rues sont étroites, les guides proliférant et le sens de l’orientation dans ses petits souliers !! Après 4 “personnes accompagnant”, 15 vendeurs de “chocolat”, quelques thés, l’heure est venue de partir. C’est comme ça que l’on peut voir, quinze minutes avant le départ du bateau, 2 touristes courir, passer à la douane, et rentrer avec les voitures le reste étant déjà fermé !! Déjà sur l’horizon, les lumières nous rappellent l’Espagne. Grosse journée... marocaine !! Faudra qu’on revienne !!

Le lendemain nous allons sur la presqu’île de Gibraltar, territoire anglais. Après le passage de douane, la piste d’aéroport, on entre dans la ville au bus rouge à deux étages et aux macaques. Les rues piétonnes se succèdent entre les places, et plus loin, un sympathique petit restaurant nous invite à déguster leur fameux “Fish and Chips”. On fait une petite escapade au bout de l’île voire le phare, et on en profite pour se promener derrière le rocher où on aperçoit quelques singes attirés par la décharge communale. Avant de sortir du pays, on attend un peu pour observer l’atterrissage d’un avion, puis on demande un “stamp” dans notre passeport à un douanier qui a importé son sens de l’humour, et l’on saute dans le train de nuit pour Alcazar de San Juan.

Ce qu’on a mal dormi !! À 6h30 on est à Alcazar en train de boire un café et d’attendre le train pour Valence. 11h30 on arrive enfin. La gare est superbe. On fait un petit tour en métro qui nous mène directement au bord de la mer, le sable chaud, ... Ah les vacances !! Nous avons aussi trouvé le marché, d’immenses halles où on peut tout trouver. Après un apéro et quelques tapas, on va au port où notre croisière nous attend !

On s’est fait foutre dehors !! Le bateau devait arriver à 8h30 et une demi-heure à l’avance, ils changeaient les draps et on a dû partir !! Et aucun plan nous accueille !! Bienvenue aux Baléares !! Après deux heures de marches le long du mur hôtelier de bord de mer, on trouve un petit hôtel sympa avec une cour intérieur. La chambre n’a ni eau chaude, ni chauffage, ce que c’est chouette ! Ceci dit, la ville est jolie (en dehors de l’agglomération hôtelière du bord de mer). De petites ruelles, de grandes zones piétonnes, des places, quelques cafés, du soleil... Tous les ingrédients sont réunis pour qu’on passe un bon séjour à Palma !!

Tranquille, aujourd’hui on prend un train qui va au centre de l’île. Il y a deux destinations à alternance d’une demi-heure. Le train de Sa Pobla est à quai alors on grimpe dedans. Une foule !! Le train est bondé. C’est décidé, on descend en même temps que tous les autres !! Au terminus, un immense marché “moyenâgeux” s’impose à nous. Il y a de tout ; des churros, de la charcuterie artisanale, des fromages, de la liqueur, de la soupe de poulpes, et tout le non alimentaire bien sûr. On a vraiment du bol pour un dimanche !!

On prend le petit train touristique pour Sollèr. C’est une ligne de train qui traverse une chaîne de montagne, donc des paysages assez spectaculaires... s’il ne pleuvait pas. Là on devine plus qu’autre chose !! Mais c’est joli quand même. À Sollèr il y a une jolie vieille ville avec des rues étroites en pierre. Pour aller au port de Sollèr, il y a un tram. Mais il pleut trop, alors on est rentré à Palma boire un bon thé chaud à la maison. On nous change de chambre, parce que celle-ci fuit du plafond !!


Avec notre super bateau de croisière, on quitte le front hôtelier de l’île de Majorque pour arriver, 7 heures et des poussières plus tard, sur la côte illuminée de Valence. Puis train jusqu’à Barcelone où l’auberge de jeunesse surplombe la ville jusqu’à la mer. L’intérieure est de toute beauté. C’est magnifique !! On visite un peu la ville, mais pour une fois qu’on n'est pas dimanche, le funiculaire et les télécabines ne sont ouverts que le week-end. Pas grave, on marche jusqu’au château où une vue surprenante nous envahi. Beau !! On visite la gare de France qui est somptueuse. Puis on part à la recherche des œuvres architecturales de Gaùdi, un peu bizarres mais sympa, ainsi que le parc Guell où il a pu exprimer de façon particulière sa passion. On a juste le temps de sauter dans le Pau Casals qui nous ramène chez nous... Lui qui nous avait tant nargués, on a fini par l’avoir !!